Ce dimanche 7 janvier, nous fêtons l’Epiphanie du Seigneur qui célèbre le récit biblique de l’adoration de Jésus par trois rois mages venus d’Orient, symbolisant la manifestation de Jésus comme le Messie d’Israël, fils de Dieu et rédempteur annoncé par les prophètes.
L’Épiphanie a été fixée à la date du 6 janvier en Occident pendant la deuxième moitié du IVe siècle (350), soit douze jours après Noël. On la célèbre généralement le dimanche qui suit le 1er janvier afin de permettre au plus grand nombre de participer à cette fête.
Dans les Églises d’Orient, on célèbre plutôt le baptême de Jésus et son premier miracle aux noces de Cana.
Seul l’évangéliste Matthieu relate cet évènement.
“ Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » […]” (Matthieu 2, 1-12).
Le sens de l’Epiphanie
Du grec « epiphaneia », le mot signifie apparition ou manifestation. Plus profondément, il se réfère ici à la “manifestation de Dieu” aux hommes, à travers son fils Jésus, Messie annoncé par les prophètes, qui s’incarnant de la Vierge Marie à Noël vient pour le Salut des hommes.
Le catéchisme de l’Église catholique explique le sens profond de la fête de l’Épiphanie de la façon suivante : “L’Épiphanie est la manifestation de Jésus comme Messie d’Israël, Fils de Dieu et Sauveur du monde. Par l’adoration de Jésus par des mages venus d’orient, représentants des religions païennes environnantes, l’Evangile voit les prémices des nations qui accueillent la Bonne Nouvelle du salut par l’Incarnation.”
Ainsi, comme le souligne un moine de Cîteaux, “la manifestation de Jésus aux mages est le commencement et le germe de la manifestation plénière qui se déploie dans la mort et la résurrection du Christ”. Elle montre également l’universalité du message évangélique et du salut apporté par le Christ !
Des mages venus d’Orient
« Mages » vient du grec magi (pluriel de magos). Ce terme caractérise des prêtres de l’ancienne Babylone et de la Perse, deux royaumes situés à l’Est de la Terre Sainte. Les mages sont, à l’époque, des savants capables de lire le ciel. Ce sont des astrologues, dont le métier est de lire dans les astres le signe d’une nouvelle royauté.
Contrairement aux bergers juifs, venus saluer la naissance de l’Enfant Jésus, les Rois mages sont des païens, arrivés d’autres contrées. Leur présence symbolise le caractère universel du salut apporté par le Christ, dont le message rassemble tous les peuples de la Terre.
Comment s’appellent les Rois mages ?
Matthieu dans son évangile ne nomme pas les mages, ni combien ils sont. C’est, par le nombre de présents offerts à l’Enfant Jésus (l’or, l’encens et la myrrhe), qu’Origène, un théologien du IIIe siècle, leur a attribué le nombre de trois. Bien que la tradition leur ait certainement donné un nom depuis plus longtemps, c’est dans un manuscrit datant du VIIIe siècle, l’Excerpta latina barbari, que l’on trouve une trace des noms donnés aux trois mages : Gaspard, Balthazar et Melchior.
Si leur provenance exacte n’est ainsi pas mentionnée par Matthieu, la tradition leur a attribué des origines plus précises, en fonction des découvertes géographiques de l’époque. Ainsi, à partir du haut Moyen Âge, il est courant de dire que Gaspard vient d’Asie, Balthazar d’Afrique et Melchior d’Europe. Ils sont dans nos crèches, habillés comme des étrangers, aux différentes couleurs de peau et accompagnés de chameaux.
Des 3 rois, l’un est décrit comme âgé avec une longue barbe, le second comme jeune, et le troisième barbu sans être âgé. Ils symbolisent les trois âges de la vie : la jeunesse, l’âge mur et la vieillesse.
Qu’apportent les Rois mages ?
Ils déposent aux pieds de l’Enfant Jésus, l’or pour la royauté, l’encens pour la divinité et la myrrhe qui sert à la fois pour l’huile d’onction sainte des prêtres et pour l’embaumement des corps rappellant l’humanité du Sauveur qui s’est incarné et annonçant ici la souffrance future sur la Croix.
Sources : Le Jour du Seigneur.com et Catéchisme de l’Église Catholique
Prions avec l’hymne de l’office du soir du jour de l’Épiphanie :
L’évocation des mages venus d’Orient rappelle la dimension universelle du message évangélique. A cette occasion, nous vous proposons de prier avec cette hymne de l’office du soir du jour de l’Épiphanie.
Tout le ciel s’emplit d’une joie nouvelle :
On entend la nuit dire la merveille, Fête sans pareille :
Le Sauveur est né, l’Enfant-Dieu nous est donné.
Le Seigneur paraît, Verbe de lumière :
L’univers connaît la bonté du Père.
Dieu sur notre terre vient tracer la voie où chemineront nos pas.
Avec les bergers, avec tous les sages,
C’est le monde entier qui vers lui s’engage
Pour voir le visage de l’Amour vivant qui pour nous s’est fait enfant.
Gloire à Jésus Christ, Gloire au Fils du Père ! Gloire à son Esprit dont l’amour éclaire l’éclatant mystère qui remplit le ciel : Gloire à l’Homme-Dieu, Noël !
Source : Eglise catholique.fr
Méditation proposée par le père jésuite Martin Bahati : « aller à la rencontre du Seigneur »
Mes chers frères et sœurs, aujourd’hui l’Église nous propose de célébrer l’Épiphanie de notre Seigneur Jésus.
L’Épiphanie, du grec épiphanéia, «apparition», célèbre la manifestation de Jésus comme Messie. Cette fête montre l’universalité du message de Jésus.
En ce dimanche, les mages cherchent le roi nouvellement-né non par curiosité, non pour apporter des présents, mais pour l’adorer. Il en est ainsi pour nous, chaque dimanche, comme les mages, nous venons pour adorer le Seigneur, nous venons le glorifier, le magnifier, le célébrer, l’exalter.
Les mages cherchent Dieu: ils quittent leurs aisances, leurs habitudes, leur sécurité. La recherche de Dieu fait sortir de soi, elle casse les usages, les traditions, les coutumes, les règle. La recherche de Dieu nous déplace, intérieurement et extérieurement, elle nous fait sortir de nous-mêmes.
Les mages suivent une étoile: Jésus est l’étoile par excellence car il est la lumière du monde. Jésus éclaire le chemin de chacun de nous et il nous invite à refléter cette clarté pour les autres. Que nous soyons, à notre tour, lumières pour les autres, lumière pour le monde. L’univers cherche désespérément une étoile à suivre. Prions que Dieu nous donne cette grâce, par nos paroles et nos actes, d’être lumière pour le monde.
Les mages sont partis par un autre chemin: la rencontre avec Jésus a changé le chemin de retour pour les Mages. Après être entré en contact avec le Seigneur, comme les mages, nous sommes invités «à retourner par un autre chemin», c’est-à-dire à penser d’une autre façon. Notre rencontre avec Dieu ne nous laisse pas indifférents, sans effets. Au contraire, elle mène toujours à la découverte de nouvelles routes, de nouvelles façons de faire et de voir.
Comme les mages, nous sommes invités aujourd’hui à devenir des chercheurs de Dieu, des pèlerins. Cette fête nous invite à nous mettre en route, à suivre l’étoile, à partager ce que nous sommes et ce que nous avons, à nous prosterner et adorer, à chercher un autre chemin.
Que la Vierge Marie intercède pour nous ! Amen.