Le 14 septembre, l’Église a célébré la fête de la Croix Glorieuse

Une fête très ancienne

Il faut remonter à sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin, convaincue d’avoir retrouvé sur le Mont Calvaire la Vraie Croix du Christ en 326. À sa découverte, dans le sol du Golgotha, Hélène fait construire une église — l’église de la Résurrection, aujourd’hui basilique du Saint-Sépulcre — consacrée un 14 septembre. L’habitude est alors prise, le 14 septembre, de présenter la croix du Christ aux fidèles.

Par la suite, à Rome, une ostension d’un fragment de la Croix à Saint-Jean-de-Latran donne lieu à la fête de l’exaltation de la Croix. En 1960, cette fête prend le nom de fête de la Croix Glorieuse.

La sainte croix sera désormais exaltée et honorée dans toute l’Église comme « Croix Glorieuse », Croix de lumière, porte d’entrée du paradis.

Le mystère de la Croix Glorieuse

Dans la liturgie actuelle, la fête de la Croix glorieuse se situe au terme d’un parcours spirituel de quarante jours commencé le 6 août à la fête de la Transfiguration. La liturgie offre ainsi comme un « carême d’été » qui permet un cheminement au cours duquel les chrétiens sont appelés à progresser pour entrer dans la sagesse de Dieu. Ces quarante jours, vécus à partir de la Transfiguration du Seigneur, sont l’occasion d’approfondir un aspect essentiel du mystère chrétien.

Que nous apprend le langage de la Croix ?

Pas facile de parler de la Croix. Objet du supplice, objet du salut ? Est-il réellement possible de fêter cette croix qui a vu mourir le Fils de Dieu ?

À l’époque de Jésus, être condamné à mort par le supplice de la croix était de loin la mise à mort la plus humiliante qui soit. Et Dieu n’a pas épargné à son Fils cette mort infâmante.

Pourtant, la croix injurieuse est devenue une croix glorieuse parce qu’instrument du salut de l’humanité. Le Christ en croix, défiguré par la souffrance, est le Christ qui irradiait de la lumière de Dieu sur le mont Thabor. Le Christ transfiguré est bien le Christ en croix.

Sur la Croix, le Christ a donné sa vie et a vaincu la mort. La Croix devient alors le passage de la vie. Elle est le signe éminent de l’amour sauveur de Dieu qui donne sa vie, mais en même temps signe de victoire sur le péché, le mal et la mort, car ce don débouche sur la Résurrection et la gloire du Christ. L’arbre qui donnait la mort a donné la vie.

« Car toi (Père) tu as placé le salut du genre humain sur le bois de la Croix, afin que là où la mort surgit, la vie puisse renaître, et le malin, qui a vaincu sur un arbre, puisse aussi être conquis sur un arbre » (Préface de la fête de la Croix Glorieuse).

Ainsi, les quarante jours qui conduisent de la Transfiguration à la fête de la Croix, nous incitent à changer notre regard sur la Croix pour y voir le désir de Dieu que « la vie surgisse à nouveau là où la mort avait pris naissance »(Préface).

Le croyant est invité à contempler la Croix et la mort de Jésus, non comme un lieu de souffrance, mais comme une source de vie, une source de guérison pour chacun.

Ainsi, la fête de l’Exaltation de la Croix, qui célèbre la victoire ultime du Seigneur Jésus, est centrée autour de ce grand signe qui marque notre vie chrétienne depuis le baptême jusqu’à l’enterrement : le signe de la croix – un signe qui ne cesse de nous parler de l’humilité ultime de Dieu qui se montre ainsi le plus grand, un signe qui nous témoigne de l’amour de Dieu qui englobe toutes choses.