Toute la foi chrétienne est résumé dans le Je crois en Dieu, également appelé « Credo » qui vient du latin « je crois ». Plus qu’une prière, le Credo est donc la profession de foi chrétienne.
La profession de foi est une déclaration personnelle d’une croyance, portée à la connaissance de tous, c’est-à-dire énoncée publiquement. C’est pour cela que le Credo est un des rares textes liturgiques écrit à la première personne du singulier : il engage chaque croyant individuellement devant Dieu.
Cette profession de foi peut se réciter lors de nos prières personnelles ; à l’instar du Notre Père et du Je vous salue Marie, il s’agit d’une prière référente pour les catholiques. La proclamation de sa foi est avant tout personnelle. Le Credo est d’ailleurs un des rares textes liturgiques écrit à la première personne du singulier (Je crois) – il engage chaque croyant individuellement devant Dieu.
Toutefois, récitée collégialement, cette prière prend alors toute sa valeur, comme socle de l’Église du Christ. Dans la liturgie catholique, l’assemblée récite ensemble le Credo après l’homélie tous les dimanches et les jours de Solennité. Le Credo est une façon de dire plus amplement “Amen” à tout ce qui a été entendu jusque-là dans la liturgie de la Parole et d’affirmer ce qui s’apprête à se dérouler dans la liturgie de l’Eucharistie.
Le Credo résume toute la foi chrétienne, ce qu’il est nécessaire de croire pour être chrétien : le Dieu trinitaire à la fois Père, Fils et Saint-Esprit ; la reconnaissance dans Jésus Christ, du Fils de l’Homme et du sauveur attendu ; Jésus, pleinement Dieu et pleinement homme ; la résurrection de Jésus et l’accès à la vie éternelle ; l’appartenance à un même corps pour tous les chrétiens à travers l’Église.
Le Credo s’achève par le mot hébreux « Amen » qui a la même racine que le mot « croire » avec la note de solidité, de fidélité. « L’Amen » final du Credo reprend et confirme donc ses deux premiers mots: « Je crois ». Croire, c’est dire « Amen » aux paroles, aux promesses, aux commandements de Dieu, c’est se fier totalement en Celui qui est « l’Amen » d’infini amour et de parfaite fidélité. »
Un seul CREDO, deux formules possibles
L’Église permet la récitation de deux formules différentes du Credo :
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- une version courte qui reprend les éléments essentiels de la foi de l’Église primitive : le Symbole des Apôtres.
- une autre version la complète et est issue des premiers conciles dont elle porte le nom : le Symbole de Nicée-Constantinople.
Dans le Missel Romain, il est stipulé « qu’à la place du symbole de Nicée-Constantinople, particulièrement en Carême et au temps pascal, il est possible d’utiliser le symbole baptismal de l’église romaine, dit Symbole des Apôtres. » Le choix du Credo à réciter revient au prêtre et à l’évêque local.
Étymologiquement, le terme « symbole » vient du grec ancien sumbolon qui signifie « mettre ensemble ». Le sumbolon désignait un objet brisé en deux qui était ensuite partagé entre deux partenaires ; il servait alors à sceller un contrat. Ceci a permis d’attribuer au symbole le sens premier d’un engagement, d’une alliance ou d’une promesse, ce qui renvoie à l’adhésion du chrétien à la Parole de Dieu.
Le Symbole des Apôtres
Le symbole des apôtres, appelé ainsi parce qu’il est considéré à juste titre comme le résumé fidèle de la foi des apôtres, apparaît dès les premiers temps du christianisme. Les apôtres, animés par l’Esprit Saint, transmettent à travers lui les éléments de foi des premiers chrétiens.
Il est l’ancien symbole baptismal de l’Église de Rome. Sa grande autorité lui vient de ce fait. Il est le symbole que garde l’Église romaine, celle où a siégé Pierre, le premier des apôtres, et où il a apporté la sentence commune.
» Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre.
Et en Jésus Christ, son fils unique, notre Seigneur ;
qui a été conçu du Saint-Esprit,
est né de la Vierge Marie,
a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli,
est descendu aux enfers ;
le troisième jour est ressuscité des morts,
est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant,
d’où il viendra juger les vivants et les morts.
Je crois en l’Esprit Saint,
à la sainte Église catholique,
à la communion des saints,
à la rémission des péchés,
à la résurrection de la chair,
à la vie éternelle.
Amen »
Le Symbole de Nicée-Constantinople
Le Credo de Nicée-Constantinople, ainsi appelé parce qu’il est le fruit des conciles œcuméniques de Nicée et de Constantinople, qui se sont déroulés respectivement en 325 et en 381. Ce texte répond aux débats de cette période portant sur la nature du Christ.
Le premier concile, celui de Nicée, en 325, avait été réuni à l’invitation de l’empereur Constantin pour tenter de résoudre l’une des plus graves crises doctrinales de l’histoire de l’Église. L’hérésie arienne (du nom d’Arius, prêtre d’Alexandrie) remettait en question la divinité de Jésus. Jésus était un être divin, le plus proche de Dieu, que le Père s’est associé pour créer toutes choses, mais il n’était pas Dieu comme Dieu. Il était la plus haute et la première des créatures. C’est le mystère de l’Incarnation et le mystère de la Trinité qui était atteint.
Le concile de Nicée le condamna. Un Credo fut alors rédigé pour affirmer les enseignements de l’Église, précisant la doctrine christologique déjà contenue dans le symbole des Apôtres. La divinité du Christ y est confessée de plusieurs manières.
Quelques années plus tard, en 381, le Concile de Constantinople compléta le symbole de Nicée par l’article sur le Saint-Esprit. Comme Dieu, il est Seigneur, il donne la vie ; il procède du Père et, avec le Père et le Fils, il reçoit la même adoration et glorification.
Le Symbole de Nicée-Constantinople actualise et confirme la vision trinitaire de la foi catholique.
« Je crois en un seul Dieu, le Père tout puissant,
créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible,
Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ,
le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles :
Il est Dieu, né de Dieu,
lumière, née de la lumière,
vrai Dieu, né du vrai Dieu
Engendré non pas créé,
consubstantiel au Père ;
et par lui tout a été fait.
Pour nous les hommes, et pour notre salut,
il descendit du ciel;
Par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme.
Crucifié pour nous sous Ponce Pilate,
Il souffrit sa passion et fut mis au tombeau.
Il ressuscita le troisième jour,
conformément aux Écritures, et il monta au ciel ;
il est assis à la droite du Père.
Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts
et son règne n’aura pas de fin.
Je crois en l’Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie;
il procède du Père et du Fils.
Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire ;
il a parlé par les prophètes.
Je crois en l’Église, une, sainte, catholique et apostolique.
Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés.
J’attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir.
Amen »
Réciter avec foi le Credo, c’est entrer en communion avec Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit, c’est entrer aussi en communion avec l’Église toute entière qui nous transmet la foi et au sein de laquelle nous croyons (Catéchisme de l’Église Catholique § 197)