Qu’est-ce que la miséricorde ?
La miséricorde est une attitude caractéristique de Dieu qui peut le définir tout entier : comme le disait Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, « Il n’est qu’amour et miséricorde ».
Le mot “miséricorde” est issu du mot latin “Miseri” qui veut dire les pauvres et “Cor”, le cœur. Miseri-cor, c’est le cœur vers les pauvres. La miséricorde consiste à avoir le cœur qui bat pour les pauvres. Quoi de plus beau, de plus chaleureux, de plus courageux ! Le mot miséricorde, dit saint Thomas d’Aquin, signifie un cœur rendu misérable par la misère d’autrui.
La miséricorde, c’est la compassion pour toutes les formes de souffrances ; c’est la patience bienveillante devant la lenteur de la conversion ; c’est le pardon généreux envers qui se reprend ; c’est le cœur qui s’ouvre devant la misère du prochain. Ce cœur sensible à la misère ne se réduit pas à des sentiments à de l’émotion. Ce cœur est une attitude de toute la personne, un engagement de la volonté, à la fois une disposition de l’âme et une manière d’agir. Il pousse à vouloir faire cesser la misère du prochain comme on le ferait pour la sienne.
La miséricorde n’est pas une posture humaine, même relookée. C’est l’être intime de Dieu, son cœur de Père, sa bienveillance envers les hommes et le monde, son attribut ultime, l’expression la plus haute de sa justice. La miséricorde, telle que l’Écriture Sainte nous la dévoile, c’est Dieu saisi aux entrailles par ma détresse qui vient à mon secours et me délivre.
La miséricorde dans l’Ancien Testament
Le Dieu de l’Ancien Testament est surtout connu pour sa colère et son côté vengeur. Pourtant, Dieu révèle sa miséricorde dès les origines du peuple qu’il a choisi.
Dans le livre de l’Exode, il révèlera son Nom à Moïse comme manifestation de sa miséricorde devant la misère de son peuple (Ex 3, 7). « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens »
Le peuple d’Israël est aussi constamment remis dans ses malheurs comme dans la prise de conscience de ses fautes, au Dieu des miséricordes. Ainsi à la fin du Livre de Miché (7, 18-19) ou encore dans le livre de Daniel (9, 8-10).
Et Dieu, inlassablement fait grâce, comme dans le livre d’Osée (11, 8-9) : « Vais-je t’abandonner, Éphraïm, et te livrer, Israël ? Non ! Mon cœur se retourne contre moi ; en même temps, mes entrailles frémissent. Je n’agirai pas selon l’ardeur de ma colère. »
La miséricorde dans le Nouveau Testament
Au seuil du Nouveau Testament, la Vierge Marie reconnaît dans son Magnificat le don de la miséricorde. Elle y proclame que « sa miséricorde s’étend d’âge en âge ».
Et Jésus, par son incarnation, ses paroles et ses actes, manifestera le Cœur miséricordieux de Dieu. Et c’est dans sa passion, sa mort et sa résurrection que la miséricorde et l’amour de Dieu nous sont révélés avec le plus d’intensité.
La miséricorde tient compte de la profondeur de la misère et des besoins de chacun pour apporter une réponse adaptée, comme dans la parabole du Bon Samaritain.
Paul témoignera à Timothée : « Le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs ; et moi, je suis le premier des pécheurs. Mais s’il m’a été fait miséricorde … » (1Tm 1, 15-17)
Et l’amour de Dieu va toujours plus loin que ce que l’on peut attendre. A Sainte Faustine, Jésus dira ainsi : « Je ne veux pas punir l’humanité endolorie, mais je veux la guérir, en l’étreignant sur mon cœur miséricordieux. »
Sainte Faustine, apôtre de la Miséricorde divine
Plus récemment c’est à Sainte Faustine que Jésus fera connaître le mystère profond de la Miséricorde divine, amour et compassion de Dieu pour tout homme.
Sainte Faustine, Hélène Kowalska dans le monde, est née en 1905 en Pologne. Peu instruite, elle ressentira très tôt un appel à la vie religieuse mais tant sa famille que ses conditions matérielles s’y opposent. Grâce à sa persévérance et l’aide de Jésus, elle parviendra à entrer chez les religieuses de la Divine Miséricorde à Varsovie en 1925 sous le nom de Sœur Faustine.
Le Christ miséricordieux lui apparaît la première fois en février 1931 dans sa cellule et lui demande de peindre un tableau le représentant. « Peins un tableau de ce que tu vois, avec l’inscription : Jésus, j’ai confiance en toi. Je désire qu’on honore cette image, d’abord dans votre chapelle puis dans le monde entier. »
Jésus lui enseigne la dévotion à la Divine Miséricorde et la charge de la répandre dans le monde entier.
La mission de Sainte Faustine s’articulera autour de trois grands points :
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- Faire connaître au monde la vérité proclamée dans les Saintes Écritures sur l’amour miséricordieux de Dieu pour chacun des hommes
- Implorer la Miséricorde Divine pour tout le monde entier
- Inspirer un mouvement apostolique de la Miséricorde.
Les 4 pratiques de la dévotion à Miséricorde divine
La vénération du tableau « Jésus j’ai confiance en toi ». Ce tableau montre Jésus tel qu’il est apparu à Ste Faustine le 22 février 1931 dans sa cellule : vêtu d’une tunique blanche, Jésus a une main levée pour bénir et son autre main écarte sa tunique au niveau de la poitrine d’où jaillissent deux grands rayons, l’un rouge, l’autre translucide. Jésus demande que soit ajoutée au tableau la mention : « Jésus, j’ai confiance en toi ». Il explique à Faustine que « Le rayon translucide signifie l’eau qui justifie les âmes ; le rayon rouge signifie le sang qui est la vie des âmes(…) Heureux celui qui vivra dans leur ombre » (Petit Journal de Ste Faustine, 299). L’eau purifie et correspond à deux grands sacrements : le Baptême et la Réconciliation, le sang nourrit et symbolise aussi l’Eucharistie.
« Par ce tableau j’accorderai beaucoup de grâces aux âmes ; il faut donc que chaque âme ait accès à lui ».
L’heure de la miséricorde : chaque jour à 15h nous sommes appelés à nous souvenir qu’à cette heure (celle de la mort du Christ), la miséricorde de Dieu a été répandue sur le monde entier.
Réciter le chapelet de la Miséricorde, en particulier pour ou auprès des agonisants.
Le Dimanche de la Miséricorde, demandé par Jésus et institué par St Jean-Paul II en l’année jubilaire 2000 : le dimanche suivant celui de Pâques. On précède cette fête de la neuvaine à la miséricorde commencée le Vendredi Saint.
Pour aller plus loin :
Miséricordieux comme le Père
Préparons-nous spirituellement à fêter la Divine Miséricorde :
Neuvaine, sacrements …