Le Chemin de croix, acte dévotionnel ou communautaire pour revivre les événements de la Passion du Christ, est une pratique fréquente pendant le Carême et surtout le Vendredi saint. L’Église nous fait suivre le Christ pas à pas dans le combat qu’il a accepté de vivre pour nous racheter de nos péchés.

 En vivant les quatorze moments particuliers, les quatorze stations, jusqu’à la croix, on pense aux souffrances du Christ, on réfléchit à la signification des événements qui ont précédé et accompagné la mort du Sauveur des hommes,  on fait l’expérience de l’amour que révèle son attitude. Cette méditation éveille en nous un sentiment de compassion et de gratitude envers le Seigneur qui nous a aimé jusqu’au bout.

  Elle nous fait alors vivre avec amour notre propre croix. « Celui qui veut marcher derrière moi, qu’il se renonce lui même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive », nous a dit Jésus. Nous trouvons dans l’exemple du Christ l’attitude que nous sommes invités à vivre à notre tour. C’est ainsi que nous participons à la croix du Christ.

Quelle est l’origine de la prière

du Chemin de Croix ?

Le chemin de croix est une forme de prière diffusée par les franciscains à partir du XV° siècle. Ils ont eu l’idée d’adapter sous forme de tableaux, le parcours qu’aurait suivi Jésus du tribunal de Pilate au Golgotha et que, chaque année les pèlerins faisaient à Jérusalem pendant la Semaine sainte. De cette façon, tous les croyants pouvaient s’associer aux souffrances du Christ.

Quel est le sens profond du Chemin de croix ?

Le chemin de croix qui accompagne Jésus vers sa mort est une contemplation active qui veut aider chacun à entrer dans le mystère de l’amour de Dieu, manifesté en son Fils. D’autre part, dans l’intercession pour le monde tel que Jésus l’a vécu en s’offrant sur la croix, une telle démarche ne peut se faire que dans la perspective de sa Résurrection à Pâques. Le chemin de croix apparaît donc comme un pèlerinage« en esprit », c’est pourquoi il touche celui qui l’entreprend sous trois aspects, tant physiques que spirituels : la marche, la méditation et l’intercession.

    • La marche : pour épouser les sentiments du Christ, il est nécessaire d’avancer pas à pas. Pour entrer dans les profondeurs de l’amour du Père, il faut qu’un chemin se creuse, de station en station. Le déplacement physique invite à un déplacement intérieur. Il s’agit de se laisser façonner par la marche, de suivre le Christ pas à pas, de nous laisser conduire sur le chemin qu’il emprunte, et non de le précéder. Il s’agit d’entrer plus profondément dans notre condition de disciple.
    • La méditation : le pas à pas s’accompagne du mouvement progressif de la méditation qui nous invite à faire mémoire du chemin accompli par Jésus lui-même. L’Évangile est le fondement de cette méditation qui appelle le pèlerin à une découverte progressive de la miséricorde du Père, en même temps qu’il est invité en contemplant Jésus anéanti sous les coups de la Passion, à reconnaître en lui le Christ, Serviteur de l’amour du Père pour notre humanité.
    • L’intercession : tout pèlerinage s’accompagne de prière. Dans le cadre du chemin de croix, la prière voudrait prendre en charge toutes les situations de souffrance, d’épreuve, de détresse, de mort que nous rencontrons autour de nous dans la vie quotidienne ; toutes les vies des hommes de ce monde que le Christ, dans son mystère pascal, a offertes au Père.

La pratique du Chemin de croix peut se faire de manière solennelle, communautaire et processionnelle ou de manière privée, au sein d’une église ou même en pleine ville.

« Arrêtons-nous devant le Fils de Dieu qui meurt pour nous libérer de nos péchés et pour nous redonner la vie. De la Croix du Christ une lumière d’une extraordinaire clarté passe dans l’intelligence des hommes : la sagesse de Dieu nous est donnée et elle nous manifeste le sens le plus élevé de notre existence car Celui qui est attaché à ce bois est «la vraie lumière qui illumine chaque homme qui vient en ce monde». 

Notre volonté reçoit de la Croix une nouvelle joie et une nouvelle force qui nous permet de cheminer «en vivant selon la vérité dans la charité».

La Croix est le livre vivant où nous apprenons définitivement qui nous sommes et comment nous devons agir. Ce livre est toujours ouvert devant nous. Lisez, savourez cette nouvelle sagesse et réfléchissez sur elle.

Regardez aussi Marie très sainte, debout près de la Croix de Jésus où elle nous a été donnée comme Mère : elle est notre espérance et le siège de la vraie sagesse. […]

On ne peut apprendre le Christianisme comme une leçon composée de chapitres nombreux et divers, mais il faut toujours le lier avec une Personne, avec une personne vivante, avec Jésus-Christ. Jésus-Christ est le guide, il est le modèle…

Si vous me demandez par conséquent : «Que devons nous faire dans l’Église, surtout nous, les jeunes ?» «Je vous répondrai : apprendre à connaître le Christ. Constamment. Apprendre le Christ».

Source : Pape Saint Jean-Paul II

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Quelles sont les 14 stations traditionnelles du Chemin de Croix ?

Dans le chemin de croix traditionnel, il y a plusieurs stations qui ne correspondent pas à un épisode évangélique de la passion (les 3 chutes de Jésus, sa rencontre avec sa mère et celle avec Véronique), mais qui viennent de traditions.

Ière Station – Jésus est condamné à mort
IIème Station – Jésus est chargé de sa Croix
IIIème Station – Jésus tombe sous le poids de sa Croix
IVème Station – Jésus rencontre sa très Sainte Mère
Vème Station – Simon de Cyrène aide Jésus à porter
sa Croix
VIème Station – Une femme pieuse essuie la face de Jésus
VIIème Station – Jésus tombe pour la seconde fois
VIIIème Station – Jésus console les filles de Jérusalem
IXème Station – Jésus tombe pour la troisième fois
Xème Station – Jésus est dépouillé de ses vêtements
XIème Station – Jésus est cloué sur la Croix
XIIème Station – Jésus meurt sur la Croix
XIIIème Station – Jésus est descendu de la Croix et
remis à sa Mère
XIVème Station – Jésus est mis au tombeau