Pendant les 40 jours du Carême, du mercredi des Cendres au dimanche de Pâques, les catholiques du monde entier se préparent à commémorer la mort et la Résurrection du Christ. Ils sont invités à changer de vie, à se “convertir”, au sens littéral du terme, c’est-à-dire à se tourner vers Dieu et vers autrui, en pratiquant la prière, le partage et le jeûne.

Le Carême commence le mercredi des cendres et se termine avec la Semaine sainte et la fête de Pâques, cœur de la foi chrétienne.

Si l’on compte tous les jours entre le mercredi des cendres et la veille de Pâques, on obtient 46 jours. Mais les dimanches, jours de fête de la Résurrection, ne sont pas comptés dans le carême. On arrive donc au nombre symbolique de quarante jours pour le temps du Carême.

Mercredi des Cendres : premier jour du Carême

Les cendres sont obtenues en brulant des rameaux bénis au dimanche des rameaux de l’année précédente. Le feu qui brûle le rameau évoque le feu de l’amour qui doit réduire en cendre tout ce qui est péché.

Le Mercredi des cendres est marqué par l’imposition des cendres : le prêtre dépose un peu de cendres sur le front de chaque fidèle, en signe de la fragilité de l’homme, mais aussi de l’espérance en la miséricorde de Dieu. Le chrétien manifeste son désir de Conversion

On trouve déjà le symbolisme des cendres dans l’Ancien Testament. Il évoque globalement la représentation du péché et la fragilité de l’être. On peut y lire que quand l’homme se recouvre de cendres, c’est qu’il veut montrer à Dieu qu’il reconnaît ses fautes. Par voie de conséquence, il demande à Dieu le pardon de ses péchés : il fait pénitence. « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». (Marc 1, 15)

Parce qu’il est tourné vers Pâques, le Carême est vécu sous le signe de l’espérance, c’est-à-dire de la confiance en Dieu, et donc de la joie.

Autres signes particuliers du Carême : on ne dit pas le « Gloire à Dieu » pendant le carême. La couleur liturgique (étole du prêtre ou sa chasuble, etc) est le violet.

Quarante jours pour revenir à Dieu, prendre le chemin vers Pâques

Du latin quadragesima, le mot Carême signifie : quarante, chiffre biblique symbolique qui exprime une totalité temporelle, un temps achevé. Tout au long de la bible le chiffre 40 apparaît presque 100 fois. On trouve par exemple :

  • les quarante jours du déluge (Genèse 7, 4.12.17),
  • les quarante jours de Moïse sur le mont Horeb (Exode 24, 18),
  • les quarante années passées au désert par le peuple d’Israël entre sa sortie d’Égypte et son entrée en terre promise (Nombres 32, 13),
  • la fuite d’Elie qui marcha 40 jours et 40 nuits jusqu’au mont Horeb pour sauver sa vie (1 Rois 19, 8),
  • les quarante jours passés par le Christ au désert entre son baptême et le début de sa vie publique  (Luc 4, 1-13, Mt 4, 1-11, Mc 1, 12-13) 

C’est le temps d’un enfantement (quarante semaines=9 mois) tout tourné vers Dieu.

C’est un temps pour se laisser transformer, se laisser nourrir, purifier par Dieu…

C’est un temps pour se laisser créer par Dieu !

L’Église chaque année nous invite à bousculer nos vies, nos habitudes, nos aises pour nous convertir, pour nous unir par la pénitence au sacrifice du Christ sur le calvaire et surtout à la grande réalité de la résurrection. 

Le carême est le temps de préparation à la célébration annuelle du mystère pascal. Il est marqué par la pénitence et l’appel à la conversion. Chacun est appelé à se convertir quelque soit son age, quelque soit sa fonction 

Pendant le Carême, les catholiques sont appelés à pratiquer la pénitence, de trois manières. «La pénitence intérieure du chrétien peut avoir des expressions très variées. L’Écriture et les Pères insistent surtout sur trois formes : le jeûne, la prière, l’aumône (cf. Tb 12, 8 ; Mt 6, 1-18), qui expriment la conversion par rapport à soi-même, par rapport à Dieu et par rapport aux autres» (Catéchisme de l’Église catholique, §1434).  

La pénitence est un moyen de parvenir à la conversion, fruit de l’effort humain et œuvre de la grâce Dieu. «La pénitence intérieure est une réorientation radicale de toute la vie, un retour, une conversion vers Dieu de tout notre cœur, une cessation du péché, une aversion du mal, avec une répugnance envers les mauvaises actions que nous avons commises. En même temps, elle comporte le désir et la résolution de changer de vie avec l’espérance de la miséricorde divine et la confiance en l’aide de sa grâce» (ib. 1431).

Mais pas de pénitence – ni de Carême – sans une direction qui donne à chacun de nos gestes, de nos pensées et de nos paroles, mues par le moteur de l’espérance, une signification “extraordinaire”, un ancrage dans le Ciel. 

«La pénitence ne se comprend qu’en fonction du salut, le Carême ne se comprend qu’en fonction de Pâques», rappelle ainsi le père Gilles Drouin, prêtre du diocèse d’Évry et directeur de l’Institut Supérieur de Liturgie à l’Institut Catholique de Paris.

https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2019-03/careme-mercredi-des-cendres-signification-liturgie.html

Dans son message pour le Carême 2024, le Pape François, s’appuyant sur le livre de l’Exode, présente le Carême comme un temps de conversion et de liberté, au cours duquel il faut lutter contre les tentations pour trouver le chemin vers le Dieu libérateur. Message du pape François pour le Carême 2024 (catholique.fr) : « À travers le désert Dieu nous guide vers la liberté ».

Les 3 piliers du Carême 

Le Jeûne –  Jeûner c’est se priver momentanément de quelque chose qui nous est nécessaire ou très agréable pour se donner le temps de retrouver l’essentiel. Mieux connaître ce qui nous habite et nos désirs les plus profonds. Le jeûne a pour but de donner soif et faim de Dieu et de sa parole. « Il est écrit que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui vient de la bouche de Dieu »

Il n’est pas seulement un geste de pénitence, mais aussi un geste de solidarité avec les pauvres et une invitation au partage et à l’aumône. C’est une privation volontaire de ce qui nous rassasie : un peu de nourriture peut-être, mais aussi de ces redoutables pièges que sont le tabac, l’alcool, la télévision, l’ordinateur… Tout ce qui met notre vie sous la tyrannie de l’habitude et du besoin. Quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement du Père qui est présent dans le secret

La prièrePrier, c’est se mettre chaque jour, quelques minutes devant le Seigneur pour se laisser saisir par Lui.   C’est être à l’image de Jésus qui savait prendre du temps pour se tourner vers son Père. C’est méditer la Parole dans le silence, en éteignant la télévision ou la radio, en évitant d’être trop dépendant des smartphones. C’est faire silence en nos vies pour se recueillir et donner priorité à l’Essentiel.

Quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret.

Le partageLe but du jeûne n’est pas seulement la privation, mais le partage, l’aumône : ce que nous avons économisé, nous sommes invités à le donner à ceux qui jeûnent tous les jours, car ils n’ont pas de quoi s’acheter à manger. 

Développons la solidarité à l’intérieur de nos communautés ou à travers des associations ou des mouvements qui s’emploient à rejoindre et à servir les personnes diversement fragilisées.

Quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que te donne ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais en secret.

Le Carême, une grâce pour les catéchumènes ?

Le catéchuménat est un chemin proposé aux adultes non baptisés ou « recommençants » qui un jour se sont présentés avec courage à l’accueil de la paroisse pour découvrir la foi chrétienne et débuter un apprentissage. Ils sont appelés catéchumènes.

Le catéchuménat est une initiative gratuite de Dieu qui invite à la rencontre de Jésus. C’est Dieu qui pousse à se mettre en chemin. Ce chemin est communautaire. Il ne se fait pas seul, mais avec d’autres personnes qui découvrent elles aussi la foi chrétienne. Durant le Carême, l’Église offre aux catéchumènes un temps de retraite spirituelle et de conversion, juste avant leur baptême dans la nuit de Pâques.

Ce temps est marqué par des rites spécifiques : 

  • L’appel décisif,  le premier dimanche de Carême à la cathédrale. Chacun d’eux est appelé par son nom. L’évêque leur impose les mains pour que l’Esprit Saint les fortifie dans leur marche de nouveaux disciples. La présence de l’évêque signifie que l’Eglise accueille les catéchumènes dans son universalité.
  • Trois célébrations (appelées scrutins) ont lieu trois dimanches de suite. Ce sont des prières pour demander à Dieu de renforcer la conversion du cœur. 

Les catéchumènes sont baptisés dans la nuit de Pâques ce qui manifeste davantage le sens profond de cette grande fête chrétienne. C’est Jésus, le Christ qui, par sa mort et sa résurrection, ouvre le croyant à une nouvelle naissance pour vivre en Alliance avec Dieu. C’est le don du Christ qui est chemin, vérité et vie.

Leur accompagnement permet à la communauté de redécouvrir le sens profond du Carême. Dans la nuit de pâques, tous les baptisés, sont appelés à dire non au péché et au mal, avant de renouveler leur engagement à être amis de Jésus.

À Pâques 2024, sur la Paroisse Saint-Laurent du Lamentin, deux catéchumènes adultes sont appelés à recevoir les sacrements. Portons-les en prière pendant ce temps de carême.

Quelles sont les obligations du catholique pendant le Carême ?

Le jeûne, l’abstinence de viande le vendredi, la confession, la communion, les œuvres.

Œuvres de miséricorde spirituelles Œuvres de miséricorde corporelles
Conseiller ceux qui sont dans le doute, Donner à manger aux affamés,
Enseigner les ignorants, Donner à boire à ceux qui ont soif,
Avertir les pécheurs, Vêtir ceux qui sont nus,
Consoler les affligés, Accueillir les étrangers,
Pardonner les offenses, Assister les malades,
Supporter patiemment les personnes ennuyeuses, Visiter les prisonniers,
Prier Dieu pour les vivants et pour les morts. Ensevelir les morts.

Pour aller plus loin : https://eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/les-grandes-fetes-chretiennes/careme-et-paques/careme/

Le Parcours de carême 2024 pour notre diocèse : « La Vie, vraie source de bénédiction du Seigneur, ne la tuons pas! »

L’Église propose chaque année, un parcours de carême. C’est un cheminement qui nous est offert pour élever et développer ce qui est au centre de notre personnalité, ce que la bible appelle le coeur. Quarante jours pour laisser le regard aimant de Dieu faire la vérité dans notre coeur.

Le thème retenu par notre diocèse en 2024 : « La Vie, vraie source de bénédiction du Seigneur, ne la tuons pas! »

Un chemin pour nous montrer la valeur et la beauté de la Vie. La Vie que Jésus ressuscité nous donne.

Sur la paroisse du Lamentin, le parcours de 5 semaines est organisé comme suit :

  • Du 18 au 24 février : semaine consacrée au jeûne
  • Du 25 février au 02 mars : semaine Missionnaire
  • Du 03 au 09 mars : semaine consacrée à l’Adoration
  • Du 10 au 16 mars : semaine consacrée à la Vierge Marie
  • Du 17 au 23 mars : semaine de la Réconciliation

Il est ainsi structuré : 

  • À l’issue de chaque messe dominicale, nous prierons pour la Défense de la vie avec la prière de Saint Jean Paul II (signet mis à votre disposition).
  • Pour la méditation en secteur, en PCE ou en groupe de prière : un questionnaire construit avec la Parole de Dieu de chaque dimanche du carême, la lettre encyclique Evangelium vitae de St Jean Paul II et quelques données statistiques propres à la Martinique.
  • Chaque semaine, il y a des points d’effort concret à réaliser. 
  • Le vendredi à 15h et à 18h : un chemin de croix élaboré en lien avec le thème du carême suivi d’un enseignement.

Les questionnaires sont déjà disponibles dans le dernier numéro de la revue Église en Martinique (n°675). Nous les diffuserons sur notre site internet avec de plus amples informations spécifiques à la Paroisse au fur et à mesure des semaines.

Engageons-nous sur la longue route  du Carême, résolument et avec foi !