« Prenez, ceci est mon corps… Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude. »
Marc 14, 12-16.22-26
La Solennité du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ autrefois appelée « Fête-Dieu », célébrée le 2ème dimanche après la Pentecôte, a été instituée au Moyen-Âge pour commémorer la présence de Jésus-Christ dans le sacrement de l’eucharistie.
Un peu d’histoire
C’est une religieuse, Julienne de Mont-Cornillon qui en 1208 entreprit de faire comprendre la nécessité d’une fête annuelle pour manifester la dévotion à la « présence réelle » du Christ dans les espèces eucharistiques consacrées. C’est en 1247, près de 40 ans après, que fut célébrée pour la première fois à Liège, la solennité du Corps et du Sang du Christ.
Dix-sept années plus tard, en 1264, le pape Urbain IV rendit la fête du Saint-Sacrement obligatoire pour l’Église universelle. Elle se déroule normalement le soixantième jour après Pâques (jeudi après l’octave de Pentecôte. Mais, comme en France, depuis le Concordat de 1802, ce jeudi n’est pas un jour férié, on la célèbre le dimanche suivant.
Depuis la réforme liturgique du concile Vatican II, la Fête Dieu est désormais appelée « Fête du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ ».
Quel est le sens de la Fête du Corps et du Sang du Christ ?
La Fête du Corps et du Sang du Christ commémore l’institution du sacrement de l’eucharistie et la présence réelle du Christ à travers le pain et le vin consacrés.
C’est un appel à approfondir le sens de l’eucharistie “source et sommet de toute la vie chrétienne” (CEC, 1324) et sa place dans notre vie.
Cette fête est la célébration du Dieu d’amour qui se révèle en donnant son corps et son sang, en se donnant à nous comme nourriture, “pain de vie” pour la vie éternelle.
Les dons de Dieu : le pain et le vin, nourriture ordinaire, deviennent Corps et Sang du Christ par la Parole qui est prononcée au-dessus d’eux.

Les paroles de Jésus « Ceci est mon corps… Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance », révèlent l’importance du Saint-Sacrement : il est nourriture et alliance de tout un peuple, action de grâce, mémorial de la mort et résurrection du Christ et espérance en son retour.
Dans son homélie du 3 juin 2018, Monseigneur Aupetit rappelle la signification profonde du sacrement de l’Eucharistie : “Le Corps et le Sang de Jésus sont le signe, non plus symbolique, mais réel de l’union de Dieu et des hommes en Jésus-Christ qui est Vrai Dieu et Vrai Homme. Le sacrement est le signe efficace de la Vie de Dieu qui entre en l’homme : « celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ».”
À visionner absolument : 2 vidéos pour entrer dans l’intelligence du sacrement de l’eucharistie et découvrir le déroulement, le sens des mots et des gestes qui « rendent visibles des réalités invisibles » :
A la même table pour rendre grâce.
La solennité du Corps et du Sang du Christ nous invite à partager sans cesse le repas pascal de Jésus. Nous célébrons non seulement son dernier repas mais également son incarnation. Car « sa chair est la vraie nourriture » et son « sang la vraie boisson ».
En communiant au corps du Christ, nous rendons grâce à Dieu pour sa présence dans nos vies. La Pâques de Jésus Christ a fait de nous des frères par l’Esprit : notre communion peut attester de cet amour fraternel.
La Parole est puissante dans la communion, le sacrement de communion est inséparable de la parole du Christ. Celle-ci porte un témoignage toujours renouvelé sur la présence du Dieu vivant dans la communauté des baptisés.
La célébration solennelle de l’eucharistie du Seigneur nous fait prendre conscience de l’unité des sacrements de l’initiation chrétienne (baptême, confirmation, eucharistie) : la vie reçue au baptême doit être nourrie !
« L’unique et même Christ est présent dans le pain eucharistique en tout lieu de la terre. Cela signifie que nous ne pouvons le rencontrer qu’avec tous les autres »
Benoît XVI
Messe de la Fête du Corps et du Sang du Christ
La messe de la Fête du Corps et du Sang du Christ est dite en ornement blanc.
Le pain bénit : Le livre des bénédictions prévoit pour ceux qui ne communient pas, la distribution du «pain bénit » : il est béni après la présentation des dons et distribué après la communion, en évitant toute confusion. Ce geste trouve d’autant plus sa signification de partage qu’il est rapporté à ses voisins ou à ses proches qui n’ont pas participé à cette messe.
La procession : La messe peut être prolongée par une procession dont la préparation doit être anticipée.
La première communion est souvent réalisée le jour de la Fête du Saint-Sacrement.
Sur notre paroisse, ce sont 95 enfants qui recevront pour la première fois la sainte eucharistie en cette fête en 2025. Portons-les en prière !

Description de la procession de la Fête du Saint Sacrement
Le pape Jean XXII en 1318 a ordonné de porter l’eucharistie, le jour de la Fête du Saint-Sacrement en cortège solennel dans les rues et sur les chemins pour les sanctifier et les bénir. C’est à ce moment qu’apparaît l’ostensoir. Cette procession de la Fête de Corpus Christi est une profession publique de foi en la présence réelle du Christ dans l’eucharistie. « La procession avec le Saint Sacrement … nous rappelle que nous sommes appelés à sortir en portant Jésus. Sortir avec enthousiasme en portant le Christ à ceux que nous rencontrons
dans la vie de chaque jour ».– Pape François, Homélie en la Solennité du Corps et du Sang du Christ, 6 juin 2021.
En France, la procession se fait rarement, sauf dans de nombreux villages du Pays Basque.
L’ostensoir : C’est un objet liturgique destiné à contenir l’hostie consacrée, à l’exposer à l’adoration des fidèles et à les bénir.
Le prêtre porte l’eucharistie dans l’ostensoir au milieu des rues et des places richement pavoisées de guirlandes. On abrite le Saint Sacrement sous un dais somptueux porté par quatre notables. On marche sur un tapis de pétales de rose que des enfants jettent sur le chemin du Saint-Sacrement.
Le reposoir de la Fête du Saint Sacrement : C’est un temps fort de l’adoration du Saint-Sacrement. Le cortège fait une station à un reposoir, c’est un autel provisoire destiné à abriter temporairement le Saint Sacrement en dehors du tabernacle lors des processions, il est soigneusement décoré ou couvert de fleurs. Au reposoir, l’officiant encense l’eucharistie et bénit le peuple avec l’ostensoir. Le reposoir peut être situé en plein air ou dans une salle. Sur le trajet il y en a parfois plusieurs.

PRIÈRE POUR LA FÊTE DU SAINT-SACREMENT
Mon Seigneur et mon Dieu,
je me prosterne humblement et vous adore.
Je me sens impuissant à considérer votre immense bonté, votre amour infini dans la sainte Hostie.
Puis je me reconnais incapable d’égaler ma gratitude
à cet incompréhensible bienfait, plus je vous supplie avec instance de mettre vous-même dans mon cœur,
les sentiments qui me manquent.
Faites que votre amour me détache du monde et de moi-même, et me suggère les paroles qui peuvent mieux vous exprimer mon désir de vous aimer et d’être,
à la vie, à la mort, tout à votre divin Cœur.
Amen