Origine biblique du « Dimanche des rameaux »

Les quatre évangiles synoptiques (Mat. 21,1-11 ; Marc 11, 1-11 ; Luc 19, 28-40 ; Jean 12, 12-19) parlent de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, pour la Pâque juive avec ses disciples. 

Les apôtres du Christ racontent que, quelque temps avant la fête de la Pâque juive, Jésus entre à Jérusalem, lieu de sa passion et de sa mort. Ayant demandé à deux de ses disciples d’aller chercher un ânon, il entre dans la ville sainte sur sa modeste monture et se manifeste ainsi à tous comme le Messie annoncé par les prophètes.

Dans Mt 21,8, on lit : « Le peuple, en foule, étendit ses vêtements sur la route ; certains coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route ». Saint Marc et saint Luc relatent les faits de la même manière. Ils parlent de « branchages ». L’évangile selon saint Jean est un peu plus précis sur la nature de ces branchages : « la grande foule venue pour la fête apprit que Jésus venait à Jérusalem. Ils prirent les rameaux des palmiers et sortirent à sa rencontre » (Jn 12, 12). 

L’utilisation des « rameaux de palmiers par les chrétiens » vient de là. Cependant, on peut trouver des variantes de ces rameaux de palmiers selon la région où l’on se trouve.

Plus lointainement, les rameaux de palmier et l’acclamation « Hosanna » ont un lien étroit avec la fête des récoltes chez les Juifs. Les Juifs en effet ont trois grandes fêtes dans l’année : la Pâque, la fête de la Moisson que l’on célèbre 50 jours après Pâque et qui coïncide avec la Pentecôte chrétienne et la fête des récoltes encore appelée « fête des tentes ». Ces tentes sont réalisées avec des branchages. 

Les Juifs, avec des rameaux en main, acclamaient Dieu en disant Hosanna, en procession. En réalité, ce cri est la reprise du Ps 118, récité justement lors de la fête des Tentes : « Rameaux en main, formez vos cortèges jusqu’auprès de l’autel ».

Signification

Le choix de la monture par Jésus est délibéré. Il exerce le droit d’un chef à réquisitionner une monture, et c’est un âne. 

Ce détail est porteur d’un message. Si Jésus avait voulu entrer à Jérusalem en chevauchant un cheval ou un chameau, il aurait demandé à ses disciples d’en choisir un. Aux portes de la ville, la foule qui l’acclame sait que cet homme a rendu la vie à son ami Lazare, qu’il a parcouru le pays en faisant du bien. 

C’est l’humilité de Jésus, roi de Jérusalem, qui est soulignée par Matthieu (21, 5). Il fait son entrée à Jérusalem sur la monture des pères d’Israël et non sur celle des riches et des puissants. L’ânon n’est pas un choix par défaut mais l’accomplissement d’une prophétie biblique. En effet, l’évangéliste Jean raconte comment Jésus trouve un ânon et s’assied dessus. Les disciples font le lien avec la prophétie de Zacharie (9,9) : « Ne crains pas, fille de Sion, voici ton roi qui vient, il est monté sur le petit d’une ânesse.» Les gens s’interrogent.  

Si Jésus accomplit la prophétie de Zacharie, est-ce qu’il ne serait  pas un envoyé de Dieu ? 

Selon les évangélistes, Jésus fut lui-même l’instigateur de cet acte symbolique. La nature de l’autorité de Jésus est ainsi révélée : Jésus, Messie d’Israël, réclame le retour de Jérusalem à Dieu.

La célébration du dimanche des Rameaux

La célébration du dimanche des Rameaux est bien particulière : la liturgie de la messe se décline en deux temps, très contrastés.

La célébration débute sur le parvis de l’église lors de la bénédiction des rameaux. S’ensuivent la lecture du récit de l’entrée de Jésus dans la ville sainte ainsi que la procession d’entrée dans l’église, accompagnée de l’hymne “Hosanna au plus haut des cieux. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur”. 

Cette procession commémore bien évidemment l’entrée de Jésus dans Jérusalem, mais également le jour eschatologique où nous entrerons dans la Jérusalem céleste ! Par cette procession, les chrétiens reconnaissent le Christ comme l’Envoyé de Dieu (Béni soit celui qui au nom du Seigneur), comme le roi humble (monté sur un ânon). À partir de ce moment, commence une longue marche liturgique et fortement symbolique vers Pâques.

Dans un deuxième temps, a lieu la célébration de la Passion du Christ, dont le récit intégral fait office d’évangile. Nous lisons également un texte de saint Paul qui établit le parallèle entre le Christ abaissé, puis exalté “Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom” (Philippiens 2,6-11).

Au jour des Rameaux, les ornements liturgiques sont de couleur rouge, rappelant ainsi les deux aspects de cette célébration : la royauté de Jésus, mais également sa Passion.