Le troisième dimanche de l’Avent est dit “ le dimanche de la joie”, “dimanche de Gaudete » (du latin gaudete, signifiant « réjouissez-vous »). « Savoir que Dieu est proche, attentif et plein de compassion, (…), qu’il est un Père miséricordieux qui s’intéresse à nous dans le respect de notre liberté, est motif d’une joie profonde » (saint Jean-Paul II)
Réjouissez-vous !
« Réjouissez-vous » car le Seigneur vient vous sauver ! La promesse de Dieu va s’accomplir, le Salut est en marche… Goûtons à cette joie profonde que nous propose la liturgie. Dans la morosité qui marque la période que nous traversons, puisons notre force dans la Foi qui nous anime.
L’antienne d’ouverture de la messe est la suivante : « Soyez dans la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie, le Seigneur est proche ».
La couleur des vêtements liturgiques pendant cette période de l’attente qu’est l’Avent, est le violet. Ce jour-là, les ornements peuvent être roses et souvent, dans les paroisses, la troisième bougie de la couronne de l’Avent, allumée ce jour-là, prend la même teinte chaleureuse. On peut jouer de l’orgue et prévoir une décoration florale dans l’église. Et tous les textes de ce jour sont une ovation, pour le Seigneur et Sauveur qui vient : “Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie, fille de Jérusalem !” (So 3, 14-18a).
Cette pédagogie n’est pas propre qu’à l’Avent : pendant le Carême, il y a le dimanche du « Laetare », où la couleur rose peut être aussi de mise.
Pourquoi le dimanche de la joie ?
Dans ce temps de pénitence, l’Église nous invite à faire une pause pour reprendre souffle jusqu’à la fête de Noël. Nous sommes dans l’attente joyeuse de la célébration annuelle de la naissance de Jésus, venu de Dieu en notre chair, pour nous sauver. Les textes liturgiques nous invitent à la joie, et cela pour toutes les lectures des trois années dites « A, B et C » !
L’invitation à la joie est caractéristique du temps de l’Avent : l’attente de la naissance de Jésus, l’attente que nous vivons est joyeuse, un peu comme lorsque nous attendons la visite d’une personne que nous aimons beaucoup, par exemple un ami que nous ne voyons plus depuis longtemps, un parent… Nous sommes dans une attente joyeuse.
Et cette dimension de la joie apparaît surtout aujourd’hui, troisième dimanche, qui s’ouvre sur l’exhortation de saint Paul «Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur» (Antienne d’entrée; cf. Ph 4, 4.5).
« Réjouissez-vous ! ». Et quelle est la raison de cette joie ? Que «le Seigneur est proche» (v. 5). Plus le Seigneur est proche de nous, plus nous sommes dans la joie ; plus il est loin, plus nous sommes dans la tristesse. C’est une règle pour les chrétiens.
Notre joie est celle de l’attente du Sauveur
Saint Augustin souligne que cette joie n’est pas celle du monde : « soyez joyeux dans le Seigneur, non selon le monde. C’est-à-dire : soyez joyeux dans la vérité, non dans l’iniquité ; soyez joyeux dans l’espérance de l’éternité, non dans l’éclat fragile de la vanité » (Sur la Lettre aux Philippiens, Sermon 171, 1-15).
Nous sommes dans ce monde et nous préparons avec joie et un peu de fébrilité les cadeaux pour ceux que nous aimons. Pourtant nous ne sommes pas du monde, nous dit Jésus (Cf. Jn. 15, 19).
Selon Saint Paul, la joie se vit dans la prière et la constance. “Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes.” (Ph 4, 4-7)
Dans l’Évangile (Lc 3, 10-18), Jean-Baptiste enseigne la conversion du coeur et la juste attitude à avoir. A ceux qui lui demandent “Que devons-nous faire ?”, Il donne l’attitude juste à adopter pour préparer la venue du Royaume de Dieu. Des exemples qui nous parlent encore en 2024.
Bonté, tempérance, confiance, espérance, prière, gratitude, apparaissent dès lors, comme quelques balises sur le chemin qui, dans la joie de la conversion du cœur, nous conduit vers Noël.
La rencontre du Seigneur est la source de notre joie, sans cesse et de manière renouvelée. Préparons-nous à cette rencontre, qui est de tous les instants, en particulier par le sacrement de la réconciliation.
Oui, il est déjà venu Celui qui vient, il viendra de nouveau, il est là mystérieusement présent et perpétuellement en attente du don que nous pouvons lui faire de nous-mêmes.
Cette joie annonce celle de la nativité qui approche.
Réflexions sur l’Évangile de ce 3ème dimanche :
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- En quoi la conversion est-elle un motif de joie et d’espérance ?
- En ce Dimanche de la joie, qu’est-ce que la joie pour moi ? Un sentiment ? Une qualité de l’âme ? Une vertu qui dépend aussi de ma participation ? Qu’est-ce qui me procure de la joie ?