La réponse se trouve dans le discours d’adieu de Jésus à ses disciples rapporté dans l’évangile de Jean.

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Si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous

Jean 16, 5-7

“Je m’en vais maintenant auprès de Celui qui m’a envoyé, et aucun de vous ne me demande : “Où vas-tu ?” Mais, parce que je vous dis cela, la tristesse remplit votre cœur. Pourtant, je vous dis la vérité : il vaut mieux pour vous que je m’en aille, car, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai.”

Jésus demande ainsi à ses apôtres de le laisser partir afin que le Défenseur arrive

C’est une condition inconsolable, difficile à accepter et incomprise par les apôtres parce qu’ils ne savent qui est ce Défenseur.  

Pourquoi donc faut-il que Jésus parte pour que l’Esprit Saint puisse être donné ? 

Y aurait-il une incompatibilité entre la présence de Jésus et celle de l’Esprit Saint sur cette terre ? 

Ce n’est pourtant pas le cas puisque l’Esprit Saint s’était déjà révélé au moment du baptême de Jésus dans le Jourdain. 

Alors de quoi s’agit-il ?

Saint Augustin dans le De Trinitate (1, 9) parle du fait que les apôtres avaient besoin d’une ultime purification dans leur foi afin de pouvoir mieux recevoir le Saint-Esprit. Leur foi reposait encore trop sur la présence visible et sensible de Jésus et sur les signes qu’il avait accomplis. Ne fonder leur foi que sur sa personne tangible les empêcherait d’accueillir l’Esprit Saint qui se manifesterait de manière beaucoup moins sensible et visible

Ils pourraient alors tomber dans l’erreur de penser que la venue de l’Esprit Saint serait un avènement inférieur à celle du Fils, au lieu de l’accueillir comme l’égal du Fils. 

La Passion et la mort du Seigneur et sa Résurrection d’entre les morts leur permettaient de se détacher d’une conception trop terrestre de Jésus afin de le percevoir dans sa divine transcendance. Ils seront alors mieux préparés pour accueillir l’Esprit Saint et ses dons dans toute leur perfection.

Il est bon, il est préférable pour nous aussi que Jésus ait achevé son œuvre, car, de la gloire où il est, il nous envoie son Esprit Paraclet qui sera avec nous pour toujours.

Nous ne sommes donc pas défavorisés par rapport à la génération qui a vu et touché Jésus, car la présence invisible de l’Esprit Paraclet est meilleure pour nous que la présence visible du Jésus terrestre. C’est Jésus lui-même qui l’affirme : « Bienheureux ceux qui croiront sans avoir vu »… « moi, je vous dis la vérité : il est préférable pour vous que moi, je m’en aille. »

Certes, la présence visible, tangible, de Jésus n’était pas un handicap pour la foi, lorsque ses contemporains acceptaient de voir en lui l’Envoyé de Dieu. Mais le régime actuel de notre foi est meilleur encore, parce que désormais toute vie et tout amour émanent de Jésus en gloire, parce que désormais l’histoire du monde et notre propre histoire sont happées par cette gloire du Fils, parce que l’Esprit Paraclet, « qui achève toute sanctification », éveille chaque jour en nous la certitude que Dieu a réussi, que le Christ est vainqueur, et qu’il ouvre pour nous une existence nouvelle, déjà en prise sur la gloire.

Jésus doit monter vers le Père. Néanmoins, Il est toujours présent parmi nous.

Comment peut-il partir et rester en même temps? 

Ce mystère nous a été expliqué par notre saint Père Benoît XVI: «Étant donné que Dieu renferme l’univers tout entier, l’Ascension du Seigneur signifie que le Christ ne s’est pas éloigné de nous mais qu’au contraire, en demeurant avec le Père, Il est désormais à côté de chacun de nous pour toujours».