40 jours après être ressuscité, le Christ est monté au ciel devant ses Apôtres, d’où le terme d’« Ascension ». En latin, ascensio « action de monter » vient du verbe ascendere (ad-scandere) « monter vers ». L’Ascension du Seigneur est la Solennité célébrée le jeudi, au quarantième jour après Pâques.

Préfigurant pour les chrétiens la promesse de la vie éternelle, l’Ascension est une fête essentielle à la foi chrétienne ! Elle annonce également la venue de l’Esprit-Saint dix jours plus tard.

Le jour de l’Ascension, la couleur des vêtements liturgiques (que porte le prêtre) est le blanc, couleur de la fête, de la lumière et de la joie.

L’Ascension : Jésus monte au ciel !

Dès la Résurrection, l’humanité de Jésus est toute revêtue de la Gloire du Père ; mais le Christ glorieux « séjourne » près des siens pour affermir leur foi, grâce aux manifestations dont il les favorise.

Les quarante jours (Ac 1, 3) qui prolongent la vie terrestre de Jésus sont liés à la symbolique de la quarantaine, laps de temps convenant aux grandes expériences de Dieu (cf. Ex 24, 18 ; 1 R 19, 8 ; Mt 4, 2). Cette durée de quarante jours, qui symbolise un temps d’attente et d’épreuve, est très présente dans  la Bible : on retrouve ainsi les 40 jours du déluge ou encore les 40 années passées par le peuple hébreu dans le désert après sa sortie d’Égypte. Dans les évangiles, la tentation du Christ au désert dure elle aussi 40 jours. Ainsi, les 40 jours entre Pâques et l’Ascension renvoient à une attente et à un temps de préparation spirituelle nécessaire avant la solennité de l’Ascension.

Au terme de ce délai, Jésus « monte » au ciel pour être à demeure avec le Père, assis à la droite de Dieu. Le mystère de l’Ascension représente les prémices de l’entrée de tous les chrétiens dans la Gloire.

L’Ascension du Christ est intimement lié à sa résurrection, comme le soulignent les évangiles de saint Marc ((Marc 16, 15-20) et de saint Luc (Luc 24, 50-53). Sans s’astreindre à la chronologie des faits, ceux-ci ont le souci de rattacher le retour de Jésus vers son Père à l’événement pascal, en présentant la résurrection et l’ascension comme un mouvement unique qui emporte le seigneur dans la gloire.

Mais, plus encore qu’un événement, la solennité de l’Ascension célèbre un mystère, celui de l’accomplissement de la Pâque dans le Corps total du Christ, chef et membres. En ce jour, le Christ « a fait entrer notre nature avec sa faiblesse dans la gloire de Dieu », il est « monté au ciel pour nous rendre participants de sa divinité » (Pr 2).

Les apôtres, témoins de cette dernière rencontre avec Jésus, ne sont cependant pas “laissés seuls” : le départ du Christ marque un nouveau mode de présence, non-visible mais universel et intemporel ! Jésus leur déclare en effet : je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde (Matthieu 28, 20), signifiant ainsi sa présence dans les sacrements, et tout particulièrement dans l’Eucharistie.

La fête de l’Ascension est aussi pour les chrétiens une annonce de la venue de l’Esprit-Saint, dix jours plus tard, lors de la Pentecôte. En effet, Jésus annonce à deux reprises à ses disciples la venue du défenseur, l’Esprit de vérité, alors qu’il les envoie en mission : “Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre.” (Actes 1 ; 8) 

Le sens de l’Ascension

Le Christ est présent autrement

Ainsi s’achève le temps des rencontres du Ressuscité avec ses disciples. L’Ascension marque la fin de la présence visible de Jésus sur Terre, parmi les hommes. Après avoir accompli sa mission de salut, il remonte vers son Père. Jésus est désormais entré dans la gloire de Dieu et continue de vivre en son amour.

Croire que le Christ ressuscité est entré dans la gloire est un acte de foi. L’Ascension est source de liberté : loin de s’imposer aux hommes, Jésus les laisse libres de croire, et donc d’aimer véritablement.

Cependant, selon sa promesse, Il sera toujours avec eux, mais d’une présence intérieure : ils ne le verront plus de leurs yeux. Il va donc les quitter tout en restant présent, mais différemment.

Autrement dit, le Christ est sans cesse présent auprès des hommes : même si, à la suite de l’Ascension, il n’est plus là physiquement, il l’est dans les sacrements. Il l’est également auprès de ceux qui prient, seuls ou à plusieurs : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux », avait-Il dit un jour aux apôtres (Matthieu 18, 20).

Finalement, l’achèvement de sa vie terrestre permet sa présence auprès des hommes de tous temps et de tous lieux, en particulier dans la célébration des sacrements, notamment l’Eucharistie, mais aussi présent dans sa Parole, présent là où deux ou trois sont réunis en son nom, présent dans ses ministres sur terre (évêques, prêtres, diacres), présent dans l’affamé nourri ou le malade visité, présent dans la liturgie communautaire comme dans la prière faite dans le secret de nos chambres.

Il y a là un grand mystère, sans cesse à méditer : le Christ s’efface pour que l’humanité s’engage à sa suite sur le chemin de la foi.

Un envoi en mission

Les deux hommes vêtus de blanc décrits par les Actes des Apôtres annoncent alors aux Apôtres que Jésus « reviendra de la même manière ». Et, pour le moment, ils les incitent à ne pas rester les yeux vers le ciel : « Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ?  » (Ac 1, 11). Ils doivent retourner à leurs responsabilités. Celles-ci leur avaient justement été indiquées par le Christ : être ses témoins par toute la terre en annonçant sa mort et sa Résurrection, en faisant connaître son enseignement, en baptisant. Les apôtres deviennent les témoins privilégiés et les dépositaires de la parole du Seigneur. C’est à eux que Jésus confie la mission de répandre la Bonne Nouvelle.

L’Ascension est ainsi un envoi en mission adressé aux Apôtres comme aux hommes de tous temps. Il est l’articulation entre le désir du ciel et le service des hommes.

La signification des Cieux

L’Ascension de Jésus n’est pas un voyage dans l’espace, vers les astres les plus lointains, car les astres sont eux aussi faits d’éléments physiques comme la terre. Pour les croyants, monter aux cieux c’est rejoindre Dieu et vivre en son amour. Ici, nulle question de magie ou d’action spectaculaire.

À propos du Ciel, le Catéchisme de l’Église catholique parle de « l’état de bonheur suprême et définitif ». Jésus ne s’est pas éloigné des hommes mais maintenant, grâce à sa présence auprès du Père, il est proche de chacun, pour toujours.

Ascension, Assomption … quelles différences ?

Les deux termes sont très proches phonétiquement et sont souvent confondus car ils renvoient respectivement à la montée au ciel de Jésus et de Marie.

L’Ascension décrit donc l’élévation de Jésus vers Dieu. Du latin ascendere (« monter », « s’élever »), Jésus, mort et ressuscité, est lui-même à l’initiative de son ascension pour rejoindre son Père.

L’Assomption concerne, quant à elle, la montée au ciel de Marie. Le terme « assomption » provient du latin assumere (« assumer », « enlever ») qui signifie « prendre avec soi ». C’est donc à l’initiative de Dieu que Marie s’élève, corps et âme, vers Lui, en guise de privilège d’avoir porté et accompagné son fils Jésus.

i

A lire aussi :

À l’Ascension, pourquoi fallait-il que Jésus s’en aille ?