Le 1er mai de chaque année, l’Église fête Saint Joseph comme artisan et travailleur manuel. Ainsi, Saint Joseph fait partie des quelques saints à avoir deux fêtes : le 19 mars, qui est sa fête principale, celle de saint Joseph, époux de la Vierge Marie et patron de l’Église Universelle et le 1er mai où nous sommes invités à contempler le travailleur Joseph.

Instaurée par Pie XII en 1955, cette solennité met à l’honneur saint Joseph en tant que travailleur et l’élève de facto au rang de saint patron des travailleurs. En effet, charpentier à Nazareth, Joseph prodigua par son travail ce qu’il fallait pour subvenir aux besoins de Marie et de Jésus et initia le Fils de Dieu aux travaux des hommes. « C’est pour cela qu’il est le modèle et le protecteur des travailleurs chrétiens qui le vénèrent en ce jour où, dans de nombreux pays du monde, on célèbre la fête du travail », nous dit le martyrologe romain.

1er mai, la fête des travailleurs

L’origine du 1er mai : une fête civile et laïque

La fête du travail, célébrée le 1er mai, est née des manifestations ouvrières de la fin du XIXe siècle d’abord aux États-Unis puis en Europe, pour réclamer de meilleures conditions de travail 

Le 1er défilé du 1er mai s’est déroulé en 1890 en France. Cette date devint la journée traditionnelle de manifestation ouvrière et fut instituée jour férié chômé payé en 1948.

L’instauration de la fête de saint Joseph et de son patronage

En 1955, le pape Pie XII institua saint Joseph, saint patron des travailleurs et fit du 1er mai la fête de saint Joseph artisan (ou saint Joseph ouvrier). 

Par ce patronage, l’Église a ainsi voulu montrer l’intérêt qu’elle porte à la question du travail, ainsi qu’aux droits des travailleurs et notamment des ouvriers.   

Cette attention de l’Église et cette conscience des difficultés et des problématiques liées au monde du travail sont toujours d’actualité. Si les questions sociales et les revendications ont pu évoluer depuis près d’un siècle, aujourd’hui encore bien des souffrances y sont présentes. Compétitivité, culte de la performance, recherche de toujours plus de productivité générant stress, chômage, précarité.

Saint Joseph, saint patron des travailleurs

La fête de Saint Joseph artisan est riche de significations. Elle nous présente Joseph comme modèle du travailleur. Elle nous dit aussi qu’en venant sur Terre,  le Christ a voulu partager tous les aspects de notre vie humaine : il a vécu dans une famille, il a appris à travailler avec son père.

La sanctification par le travail

En vénérant dans son travail ce témoin privilégié de l’Incarnation, l’Église rappelle la dignité du travail de l’homme, à qui Dieu a confié la création pour y cultiver le sol et la garder. Elle propose un modèle pour la sanctification de la vie quotidienne.

Saint Joseph, charpentier de métier, nous rappelle combien le travail fait partie du plan divin. Le travail, explique saint Jean Paul II est « un bien de l’homme qui transforme la nature et rend l’homme en un certain sens plus homme » (RC 23).

Joseph est un modèle pour tous les travailleurs. Il nous rappelle la beauté et la noblesse d’un travail qui ne doit pas rendre l’homme esclave mais bien participer à son accomplissement, le libérer et le sanctifier.

Par l’ouvrage de ses mains, il a subvenu aux besoins de Marie et de Jésus. Il a également transmis ses savoirs au Fils de Dieu, qui l’accompagnait avant sa vie publique. Que de mystères et de grâces proviennent de l’atelier de saint Joseph comme l’évoque saint Jean Paul II dans son exhortation apostolique Redemptoris Custos

« Grâce à son atelier où il exerçait son métier en même temps que Jésus, Joseph rendit le travail humain proche du mystère de la Rédemption. Dans la croissance humaine de Jésus “en sagesse, en taille et en grâce”, une vertu eut une part importante : la conscience professionnelle, le travail étant “un bien de l’hommequi “transforme la nature” et rend l’homme “en un certain sens plus homme” »

Par notre travail, nous sommes appelés à participer à la création. Par l’humilité et le dévouement à nos tâches, nous découvrons son action rédemptrice.

Malheureusement, entre crise économique, course aux profits, recherche de compétitivité, de rentabilité, le travail – quand nous en avons un – n’est pas toujours synonyme d’accomplissement. Le travail est pourtant un chemin de sainteté, comme le montre l’exemple de saint Joseph, patron des travailleurs.

« Quel que soit votre travail, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour plaire à des hommes : vous savez bien qu’en retour vous recevrez du Seigneur votre héritage. C’est le Christ, le Seigneur, que vous servez.» (Colossiens 3, 23-24)

Demandons donc à Saint Joseph que chacun puisse exercer un travail dans lequel il puisse à la fois trouver sa dignité, sanctifier Dieu, et faire grandir l’amour autour de lui.

Confions à saint Joseph tous ceux laissés au bord du chemin ; les personnes licenciées, au chômage, celles qui n’arrivent pas à trouver leur place dans le monde du travail. Prions pour que chacune d’elles sache qu’elle n’est pas oubliée du Seigneur, que Dieu a un projet pour elle et qu’il lui a donné des talents à mettre au profit du Royaume.

Confions à saint Joseph tous ceux fatigués, abîmés (physiquement, moralement, psychologiquement) par leur travail. Prions pour que le Christ les aide à traverser leurs souffrances, à trouver un sens à leur travail, à voir comment servir Dieu à travers leurs tâches.

Confions à saint Joseph tous les travailleurs qui chaque jour font tourner le monde. Prions afin que l’Esprit-Saint les accompagne et les guide afin qu’ils rayonnent de la grâce de Dieu et que leur vie professionnelle soit source d’épanouissement et de service.

LE 1er MAI, AVEC SAINT JOSEPH TRAVAILLEUR,

PRIONS DIEU

« Apprends-moi, Seigneur, à bien user du temps que tu me donnes pour travailler, à bien l’employer sans rien en perdre.

Apprends-moi à tirer profit des erreurs passées sans tomber dans le scrupule qui ronge.

Apprends-moi à prévoir le plan sans me tourmenter, à imaginer l’œuvre sans me désoler si elle jaillit autrement.

Apprends-moi à unir la hâte et la lenteur, la sérénité et la ferveur, le zèle et la paix.

Aide-moi au départ de l’ouvrage, là où je suis le plus faible.

Aide-moi au cœur du labeur à tenir serré le fil de l’attention.

Et surtout comble Toi-même les vides de mon œuvre, Seigneur !

Dans tout le labeur de mes mains laisse une grâce de Toi pour parler aux autres et un défaut de moi pour me parler à moi-même.

Garde en moi l’espérance de la perfection, sans quoi je perdrais cœur. Garde-moi dans l’impuissance de la perfection, sans quoi je me perdrais d’orgueil.

Purifie mon regard : quand je fais mal, il n’est pas sûr que ce soit mal, et quand je fais bien, il n’est pas sûr que ce soit bien.

Seigneur, ne me laisse jamais oublier que tout savoir est vain sauf là où il y a du travail, et que tout travail est vide sauf là où il y a amour, et que tout amour est creux qui ne me lie à moi-même et aux autres et à Toi, Seigneur !

Enseigne-moi à prier avec mes mains, mes bras et toutes mes forces.

Rappelle-moi que l’ouvrage de mes mains t’appartient et qu’il m’appartient de te le rendre en le donnant ; que si je le fais par goût du profit, comme un fruit oublié je pourrirais à l’automne ; que si je le fais pour plaire aux autres, comme la fleur de l’herbe je fanerais au soir ; mais si je le fais pour l’amour du bien, je demeurerais dans le bien ; et le temps de faire bien et à ta gloire, c’est tout de suite, Amen ! »

Sources :
https://www.catholique78.fr/2019/05/01/premier-mai-fete-de-saint-joseph-travailleur/
https://hozana.org/fetes/saint-joseph-artisan