De façon étonnante, et à la différence des autres jours de la Semaine Sainte, le samedi nous donne l’impression qu’il ne se passe rien. Rien de rien.

Plus de rites, l’absence de nappe d’autel, de fleurs, de cierges, et plus encore le tabernacle ouvert, vidé de la présence réelle, les cloches ne sonnent plus, même Dieu s’est caché…. L’Église est entrée dans le «grand silence» qui précède l’exultation de Pâques. Ce passage entre la mort du Christ et sa résurrection interpelle chaque chrétien.

Le Samedi Saint, c’est le jour du silence, du vide, de la stupeur.

C’est le jour où, après avoir vécu l’arrestation, le procès et la crucifixion, après les cris, le ciel obscurci, la violence, naît ce jour silencieux et serein. Le ciel est calme. Aujourd’hui est un jour d’attente tranquille, de méditation. Un jour pour se rendre en un endroit isolé et contempler la perte d’un ami et d’un maître. Un jour pour assimiler, se taire, faire naître ce qui s’est passé. C’est un jour en même temps d’une douleur profonde et d’un espoir infini.

Pour les disciples, tout est fini. Jésus est mort. Eux qui avaient tant espéré, ils n’entendront plus ses paroles familières et n’écouteront plus sa prédication puissante. Ils ne le verront plus rencontrer les malades, les petits, les sans voix, les rejetés. Pour eux, même si le Christ les avait préparés, il n’y a pas l’espoir de la résurrection telle que nous la comprenons aujourd’hui. Pour eux il y avait la Passion et la mort et toute l’histoire se terminait là.

Le Samedi Saint, le silence du recueillement

Le samedi saint est le seul jour de l’année où la Sainte Messe n’est pas célébrée, il n’y a donc pas d’Évangile et nul ne communie au corps du Christ ressuscité. 

C’est un jour de silence dans l’Église : le Christ gît au tombeau, et l’Église médite la passion et la mort du Christ, ainsi que sa descente au séjour des morts, en attendant sa résurrection, dans le jeûne et la prière. Elle reste silencieuse pour apprendre du Maître, en contemplant son corps détruit. (…)

Dans le prolongement du Vendredi saint, les chrétiens sont invités, par la prière et le jeûne, à vivre le Samedi saint non pas comme une parenthèse mais comme un temps de ressourcement intérieur, source de réconfort et espérance. 

Ne laissons pas le Samedi Saint se dérouler comme n’importe quel autre jour, juste comme un jour entre deux. En ce jour, enveloppons-nous d’un silence de recueillement.

Rappelons-nous alors les paroles du Christ !

Jésus avait tout expliqué avant sa mort. « Il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite. » Mc 8.31. Pourquoi alors les disciples étaient-ils si lents à croire, à comprendre ? Jésus leur a parlé simplement, pourtant leurs esprits n’étaient pas prêts à le recevoir. C’est seulement après qu’ils comprendront clairement et distinctement ce que Jésus leur avait dit. Mettons-nous à l’écoute des évangiles afin de mieux percevoir la signification profonde de ses paroles.

Le samedi Saint est le jour d’un silence aimant, vécu dans l’attente.

L’Église contemple le Christ au tombeau, dans le « repos » du Samedi Saint. Elle est comme Marie, parfaite croyante qui conserva la foi et qui espéra contre toute espérance en la résurrection de Jésus.

Prenons part à l’attente de Marie, mère de Jésus. Où était-elle en ce samedi de ténèbres après la mort de son Fils crucifié : Elle la mère des douleurs ?

Le Pape François nous invite à “bien réfléchir à la façon dont la Vierge Marie a vécu ce Samedi saint : dans l’attente. C’est l’amour qui ne doute pas, mais qui espère dans la parole du Seigneur, pour qu’elle devienne manifeste et resplendissante le jour de Pâques.” (audience générale du 23 mars 2016)

Le Samedi Saint n’est pas un silence de désespoir mais un silence de grande espérance, prêt à éclater dans la joie de Pâques. Le Seigneur a vaincu le démon et le péché, et dans quelques heures, il vaincra également la mort par sa glorieuse résurrection. Il nous a réconciliés avec le Père céleste. Nous sommes de nouveau enfants de Dieu ! (…). La résurrection du Seigneur apportera une nouvelle lumière pour renaître à une vie nouvelle. 

Alors comme dit saint Paul aux Romains, « le Seigneur ressuscité est l’espérance qui ne faiblit jamais, qui ne déçoit pas (Rm 5, 5).

Sources :
https://fr.aleteia.org/2018/03/31/pourquoi-ce-silence-de-dieu-le-samedi-saint/
https://fr.zenit.org/2016/03/23/vivre-le-samedi-saint-comme-la-vierge-marie/
https://www.diocese-besancon.fr/diocese/doyennes-et-paroisses/d05-haut-doubs-forestier/nos-paroisses/pays-de-pontarlier/editos/le-samedi-saint-le-silence-du-recueillement