L’église répond aux questions que nous nous posons sur la confession, à nos peurs, nos freins, nos réticences, nos objections, … tout ce qui nous empêche d’aller vers ce sacrement de guérison.

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Se confesser c’est humiliant…

C’est vrai que la confession demande de l’humilité : c’est parfois difficile de dévoiler à un autre certains aspects qu’on préférait plutôt se cacher à soi-même ! Au fond, c’est d’abord mon orgueil que la confession
« humilie ». 

Mais la confession n’est pas une simple mise à nu : si je livre ainsi mes péchés, c’est pour m’en défaire. Je dépose littéralement dans ma confession des fautes qui me pèsent et m’entravent, et ainsi je m’en libère. Le pardon que je reçois me relève. Il me fait grandir. 

Alors oui, la confession est un chemin d’abaissement, mais un abaissement qui fait grandir, comme Jésus lui-même l’a bien expliqué : « qui s’abaisse sera élevé » ! (Lc 14,11)

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Jamais je n’oserai dire à quelqu’un ce que j’ai sur la conscience… J’ai trop honte.

La honte, c’est un bon début ! A condition de ne pas en rester là. Car il n’y aurait rien de pire que de ne même pas se sentir coupable : Jésus ne pourrait rien pour moi, lui qui a dit « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. » (Mc 2,17). 

Mais attention au piège de la honte, qui devient mortifère si elle m’enferme en moi-même. Je dois au contraire puiser dans ce douloureux regret de mon péché la force d’aller l’avouer, pour en être libéré.

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J’ai peur d’être jugé par le prêtre…

Il ne faut jamais perdre de vue que le prêtre est un homme pécheur. Lui au moins le sait très bien ! Le prêtre aussi se confesse. Il sait la difficulté de la démarche. Il se sait pécheur pardonné, alors il n’est pas dans la position de celui qui pourrait prendre les gens de haut, comme s’il n’avait jamais rien eu à se reprocher. 

Lorsque quelqu’un lui confie une faute particulièrement grave dont il a honte, le prêtre ressent de l’admiration, beaucoup plus que du jugement. Il réagit « en connaisseur », comme un expert à qui l’on présenterait une pièce rare : il sait le prix du chemin intérieur que demande un tel aveu.

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Je n’ai pas besoin d’un prêtre pour demander pardon à Dieu, je peux le faire directement en priant… Pourquoi devrais-je avouer mes péchés à un homme comme moi ?

C’est vrai pour une part : il y a bien des moyens de se réconcilier avec Dieu, en priant, mais aussi en posant des actes d’amour, puisque « la charité couvre une multitude de péché » (1P 4,8). L’arsenal dont nous disposons contre le Mal est vaste ! La confession, c’est l’arme absolue. C’est Jésus lui-même qui en a équipé ses Apôtres, en leur donnant le pouvoir de pardonner qui pourtant n’appartient qu’à Dieu : « Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. » (Jn 20,23) Ce pouvoir a été transmis aux successeurs des Apôtres, les évêques, qui le partagent avec les prêtres, leurs collaborateurs immédiats. 

C’est donc Jésus qui a fait des prêtres ces médiateurs fiables de son pardon. Car finalement, seul face à moi-même, quelle certitude puis-je avoir que Dieu me pardonne ? Dans la confession, c’est la parole d’un autre qui m’assure du pardon de Dieu : je suis donc sûr que je ne me fais pas de film !

Souvenons-nous que nous ne sommes pas là avant tout pour être jugés. C’est le fait de se retrouver face à un autre qui agit in persona Christi, pour accueillir et pardonner. C’est la rencontre avec la miséricorde.

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Je n’ai pas envie de me confesser. Je n’en ressens pas le besoin…

C’est possible : soit parce que je suis effectivement parfait…. Soit parce que ma conscience est sérieusement engourdie ! La conscience, c’est en effet ce « détecteur de mensonge » dont nous sommes tous équipés. Il marche encore bien mieux que celui des séries télé, à condition d’être bien réglé. Il y a donc fort à craindre que celui qui n’a sincèrement rien à se reprocher se mente surtout à lui-même : « Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous égarons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous. » (1 Jn 1,8). 

Mais pas d’inquiétude : si le GPS est en panne, il reste toujours la bonne vieille carte routière ! Les 10 Commandements, les Béatitudes, et tant d’autres passages de la Bible, peuvent me permettre de faire le point sur mes itinéraires de vie, en vérité, et d’y voir ce péché que je ne repérais pas forcément au premier coup d’œil.

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Je n’ai rien fait de grave. Je n’ai ni tué, ni volé…

Dans toute relation amoureuse, il y a 2 sortes de rupture possibles : il y a les ruptures explosives, qui détruisent la relation en une seule déflagration, et puis il y a les ruptures d’usure, dans lesquelles le lien s’effiloche insensiblement jusqu’à se défaire pour de bon. Le péché, c’est pareil. Un seul acte, d’une gravité particulière, peut détruire mon lien avec Dieu. L’accommodement tranquille à mes petites médiocrités est sans doute moins spectaculaire, mais à terme, il aboutit au même point. 

Voilà pourquoi je dois confesser non seulement ces cassures brutales que la Tradition spirituelle de l’Eglise appelle les péchés « mortels », mais aussi les péchés « véniels », qui sont tous ces petits coups d’épingles portés jour après jour contre mon amitié avec Dieu. Si je n’y prends pas garde, ils finiront par la tuer pour de bon.

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Dieu pardonne-t-il aussi les péchés que je n'ai pas confessés ?

Dieu pardonne toujours, sans limite. Cela vaut aussi pour les péchés que j’ai oublié de mentionner en confession. Mais si, consciemment, je ne confesse pas un péché, cela veut dire que je ne le regrette pas. Et, sans repentir, Dieu ne peut pas pardonner.

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Est-ce que Dieu pardonne vraiment tout ?

Oui, tout ! Sans restriction aucune. La capacité de pardon de Dieu est à la mesure de son cœur, c’est-à-dire illimitée. Elle dépasse de beaucoup notre propre capacité à pardonner, c’est pour cela que nous avons parfois du mal à y croire : « si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur » (1 Jn 3,20).

Oui « Tout péché, tout blasphème, sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera pas pardonné. » (Mt 12,31). Cette précision de Jésus mérite bien-sûr qu’on s’y arrête. L’Esprit Saint, c’est Dieu lui-même, qui déploie en moi sa puissance de vie et d’amour. « Blasphémer contre l’Esprit » veut dire tout simplement expulser Dieu de mon cœur. La seule chose qui puisse empêcher Dieu de me pardonner, ce serait que je refuse moi-même qu’il le fasse !

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Je ne connais pas par cœur l’acte de contrition…

Ce n’est vraiment pas un problème : la confession n’est pas un examen des connaissances de caté ! Il existe de nombreux petits outils pour savoir comment se confesser. Et le prêtre lui-même est prêt à guider pas à pas celui ou celle qui vient vers lui.

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Qui va se confesser aujourd’hui ? N’est-ce pas un peu dépassé ?

Beaucoup de jeunes découvrent la beauté de ce sacrement à l’occasion d’un grand rassemblement : JMJ, etc… Beaucoup d’adultes le redécouvrent aujourd’hui. 

Il y a des églises ou monastères où l’on vient se confesser tous les jours de la semaine, à longueur d’année. Avant les grandes fêtes liturgiques (Noël, Pâques), les paroisses de notre diocèse organisent des temps de confession sur des plages horaires plus larges selon un planning défini par district, ce qui rend la confession plus accessible à tous. Enfin, il est toujours possible de demander un RDV à un prêtre pour la confession.

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Certaines personnes qui m’ont fait du mal vont se confesser régulièrement. Et hop, elles sont pardonnées ? C’est trop facile…

La miséricorde de Dieu n’est pas « facile », parce qu’elle ne sépare pas le pardon et la justice. Pour que le pardon que je reçois porte ses fruits, je m’engage de toutes mes forces à réparer les dommages que j’ai causés dans la mesure du possible, à compenser les dégâts que j’ai pu faire, et à travailler énergiquement à me corriger. 

Ce serait une vision fausse de la confession que de l’envisager comme une pure formalité pour régulariser sa situation. Lorsque Jésus pardonne, il exige du même coup la conversion : « je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. » (Jn 8,11)

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Je dis toujours la même chose… je retombe toujours… Me confesser ne sert à rien, je continue à commettre les péchés que je confesse.

Quelle serait la logique qui consisterait à se dire « à quoi bon prendre une douche ? De toute façon demain je serai sale de la même manière… » ? Ce qui paraît évident en matière d’hygiène corporel ne semble pas l’être en matière « d’hygiène spirituel »…. 

Et pourtant : c’est justement parce que j’ai toujours un peu le même état de péché à confesser que je dois y retourner régulièrement ! Ne serait-ce que pour ne pas laisser mon péché prendre racine et m’envahir plus encore. Certains péchés ont des racines profondes en moi, contre lesquelles je devrais lutter toute ma vie. 

Ce combat inlassable a en lui-même une grande valeur aux yeux de Dieu. Il lui permet d’agir en nous, lui qui « a le pouvoir de réaliser en nous, par sa puissance, infiniment plus que nous ne pouvons demander ou même imaginer » (Ep 3,20). Voilà pourquoi nous ressortons toujours de la confession plus forts que nous y sommes entrés.

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Ca fait tellement longtemps, je ne sais pas par où commencer… Est-ce encore la peine ? Qu’est-ce que ça va changer ?

Peu importe le temps passé : seul compte le moment des retrouvailles ! Car « pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un seul jour. » (2 P3,8). Pourquoi passer à côté de la grâce qui m’est offerte aujourd’hui ? « Aujourd’hui, si vous entendez la voix du Seigneur, n’endurcissez pas votre cœur » (Ps 94). Déjà, Saint Paul s’adressait ainsi aux premiers chrétiens : « Nous vous en supplions, au nom du Christ. Laissez-vous réconcilier avec Dieu » (2 Co 5,20)

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À quelle fréquence dois-je me confesser ?

Il n’y a pas de règle sur la fréquence des confessions, si ce n’est qu’il faut recevoir le sacrement de pénitence au moins une fois par an. Mais si on prend au sérieux sa vie avec le Seigneur, il est très utile de se confesser plus fréquemment (une vieille règle dit : toutes les quatre semaines).

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La pénitence, c'est un peu comme une punition ?

Dieu m’a pardonné mes péchés, point final ! Je n’ai pas besoin de me mortifier pour que l’absolution soit valable. C’est pourquoi le prêtre demande le plus souvent de faire une prière en guise de réparation et de reconnaissance envers Dieu. Cela permet d’exprimer non seulement la volonté de réparer les torts, mais aussi la joie de pouvoir commencer une vie nouvelle avec le Seigneur.

Par la puissance de sa miséricorde, Dieu peut « faire toute chose nouvelle » dans nos vies. Aucun blocage, aucun enfermement ne lui résiste, pour peu que nous acceptions de nous laisser faire. Alors n’hésitons pas à recevoir son pardon !

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