« Combien d’entre vous se souviennent-ils de la date de leur baptême ? Quelques-uns lèvent la main, mais combien ne s’en rappellent pas ! Pourtant, la date du baptême est la date de notre naissance à l’Église, la date à laquelle notre mère l’Église nous a accouchés ! (…) Aimons-nous l’Église comme on aime sa propre mère, en sachant aussi comprendre ses défauts ? »

(Pape François, Audience générale du 11.11.2013)

Le dimanche qui suit l’Épiphanie (soit le 12 janvier en 2025) et qui clôt le cycle liturgique de Noël, l’Église nous invite à célébrer le baptême de Jésus. C’est le premier acte de sa vie publique. Les quatre évangélistes le mentionnent.

Mais pourquoi Jésus a-t-il besoin d’être baptisé par Jean-Baptiste ?

Mt 3, 13-15 : Alors paraît Jésus. Il était venu de Galilée jusqu’au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui.  Jean voulait l’en empêcher et disait : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ! » Mais Jésus lui répondit : « Laisse faire pour le moment, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. » Alors Jean le laisse faire.

Jésus demande à Jean de le baptiser dans les eaux du Jourdain. C’est une pratique courante au temps de Jésus. Les baptistes accueillaient les juifs pieux, désireux d’être purifiés de leurs péchés en vue des temps messianiques qu’ils estimaient imminents. Comme tout juif pratiquant Jésus fréquente la synagogue, il écoute, lit la Bible, prie avec.

En demandant le baptême de pénitence, Jésus, lui qui est sans péché, pose un geste de solidarité avec les pécheurs. Il exprime de cette manière un choix concernant sa mission, son option préférentielle pour toutes formes de pauvreté, y compris spirituelle, et inaugure ainsi son ministère de serviteur.

Mt 3, 16-17 : Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau, et voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie. »

L’ « abaissement » de Jésus à son baptême aboutit à une « théophanie », à une manifestation de Dieu. Au moment où Jésus s’assimile lui-même aux pécheurs, où il se veut un homme comme les autres, il est manifesté comme Fils de Dieu.

C’est ce que nous rappelle l’antienne d’ouverture : « Au baptême de Jésus, les cieux s’ouvrirent ; l’Esprit, comme une colombe, reposa sur lui, la voix du Père se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j’ai mis tout mon amour ».

La voix du Père est parole de vie. En s’adressant aux témoins, elle révèle l’identité de Jésus. Il est « le Fils bien-aimé ».

Les cieux s’ouvrent, le Père exprime sa prédilection pour son Fils et l’Esprit Saint, qui est l’Amour, manifeste visiblement cette complaisance. Ainsi, cet évènement atteste de la divinité de Jésus, par Dieu le Père et avec l’Esprit-Saint.

La relation entre Jésus et son Père situe le Christ comme Fils. Le Père est la source. Il ne s’agit pas de mettre au jour une relation nouvelle entre le Père et Jésus, mais de faire connaître ce qui est déjà là. Le baptême du Christ marque la révélation décisive de l’habitation de l’Esprit en Jésus.

C’est ainsi que, comme le baptiste l’avait pressenti, le baptême d’eau deviendra, avec Jésus, le baptême dans l’Esprit Saint. Jésus le Fils veut faire participer tous les hommes, sans distinction, à ce que le Père lui a dit : « tu es mon Fils, moi aujourd’hui, je t’ai engendré. »

Par le baptême « au nom du Père, et du Fils et du Saint esprit, »  les hommes sont les heureux destinataires du message d’amour infini répandu dans les cœurs par l’Esprit Saint.

En recevant le baptême, Jésus nous en fait don, il nous fait entrer dans sa communion avec son Père. Il inaugure pour nous ce temps nouveau « où ceux-là sont fils de Dieu qui sont conduits par l’Esprit de Dieu » (Romains 8,14).

Ainsi nous pourrons reprendre la prière d’ouverture : « Accorde à tes fils adoptifs, nés de l’eau et de l’Esprit, de se garder toujours dans ta sainte volonté. »