« Jour où l’Église intercède pour ses membres endormis dans la mort et qui souffrent dans une ultime purification avant d’entrer dans la gloire » (Martyrologe de Solesmes).

Le lendemain de la fête de la Toussaint, le 2 novembre, l’Église nous invite à prier pour les défunts. C’est la commémoration des fidèles défunts, communément appelée “Jour des morts”.

Ce jour-là, les familles se réunissent autour de leurs défunts pour honorer leur mémoire et fleurir leur tombe. Au-delà du souvenir, le 2 novembre est aussi un jour de prière, d’intercession. On fait mémoire des défunts et on prie pour eux.

Si on observe que la tradition est de fleurir les tombes le jour de la Toussaint, cependant l’Église catholique a bien institué deux dates distinctes afin de différencier la fête de la Toussaint, fêtée le 1er novembre, de la fête de la commémoration des fidèles défunts, fêtée le lendemain.

Ainsi, si la fête de la Toussaint célèbre dans la joie tous les saints du ciel, se trouvant déjà dans la gloire, la commémoration des défunts nous invite plutôt à faire mémoire de tous ceux qui sont morts, afin de prier pour le salut de leur âme et pour qu’ils intercèdent pour nous

 

Origines de cette fête

La tradition d’une commémoration des défunts existait déjà chez les juifs, puis chez les premiers chrétiens sous forme de prières et de messes dites pour les défunts.

En 998, Saint Odilon, abbé de Cluny, institue dans les monastères clunisiens une journée consacrée à la commémoration de tous les fidèles trépassés, le 2 novembre. Le pape Léon IX (pape de 1049 à 1054) approuvera cette décision. La commémoration des fidèles défunts se répand alors dans toute la chrétienté. Au XIIIe siècle, elle entre dans la liturgie romaine et devient une fête universelle dans l’Église.

 

Sens de cette fête

Célébrée dans la lumière de la Toussaint, la fête des morts revêt pour les chrétiens une signification bien particulière : celle de la vie éternelle et de la résurrection des morts ! En ce jour, l’Église réaffirme le grand mystère de la foi chrétienne : celui du Christ, vainqueur de la mort et du péché !

Si elle commémore les défunts, cette célébration, est aussi, en un sens, la fête des vivants. L’Église catholique professe la foi en l’immortalité de l’âme. La prière pour ceux qui nous ont quittés est ainsi marquée du sceau de l’espérance. « Ceux qui sont passés sur l’autre rive sont aussi, et davantage, vivants que nous ».

 

Pourquoi prier pour les défunts (*)

La conviction que les vivants ont à prier pour les morts s’est établie dès les premiers temps du christianisme. L’idée d’une journée spéciale de prière pour les défunts dans le prolongement de la Toussaint a vu le jour dès avant le Xe siècle.

Le lien ainsi établi avec la fête de tous les saints répond à une vue cohérente : le 1er novembre, les catholiques célèbrent dans l’allégresse la fête de tous les saints ; le lendemain, ils prient plus généralement pour tous ceux qui sont morts.

Avant même que l’église catholique ne prie pour les défunts, cela se faisait déjà dans l’Ancien Testament :  2-ème livre des Maccabées 12, 39-46

On prie pour les défunts car ils ont besoin d’une purification pour être pleinement avec Dieu. Notre prière peut les aider dans leur épreuve de purification, en vertu de ce qu’on appelle « la communion des saints ».

Notre prière pour eux peut non seulement les aider mais aussi rendre efficace leur intercession en notre faveur. (Catéchisme de l’Église Catholique n°. 958)

Il y a, dans le Christ, un lien mutuel et une solidarité entre les vivants et les morts.

Nous croyons à la Communion des Saints, professons-nous dans le Credo.

Nous croyons à la communion de tous les fidèles du Christ, de ceux qui sont pèlerins sur la terre, des défunts qui achèvent leur purification, des bienheureux du ciel, tous ensemble formant une seule Église, et nous croyons que dans cette communion l’amour miséricordieux de Dieu et de ses saints est toujours à l’écoute de nos prières. (CEC n°. 962)

La communion des Saints : les morts et les vivants ne font qu’une famille, la famille de Dieu : nous sommes son Église. Ce qui veut dire que nous sommes en communion avec les autres chrétiens de la terre, mais aussi avec les saints du ciel !

Dans la communion des saints « il existe donc entre les fidèles – ceux qui sont en possession de la patrie céleste, ceux qui ont été admis à expier au purgatoire ou ceux qui sont encore en pèlerinage sur la terre – un constant lien d’amour et un abondant échange de tous biens ».

Dans cet échange admirable, la sainteté de l’un profite aux autres, bien au-delà du dommage que le péché de l’un a pu causer aux autres. Ainsi, le recours à la communion des saints permet au pécheur contrit d’être plus tôt et plus efficacement purifié des peines du péché. (Catéchisme de l’Église Catholique n°. 1475)

Par ce jour consacré aux défunts, l’Église signifie aussi que la mort est une réalité qu’il est nécessaire et possible d’assumer puisqu’elle est un passage à la suite du Christ ressuscité.

Dans la lumière de la Toussaint, cette journée est ainsi pour les chrétiens l’occasion d’affirmer et de vivre l’espérance en la vie éternelle donnée par la résurrection du Christ.

C’est bien pour signifier cela, qu’à l’occasion de ces célébrations, un grand nombre de personnes se rendent dans les cimetières pour honorer leurs proches disparus et fleurir leur tombe.

L’Évangile de la messe pour les défunts rappelle ces propos du Christ :

« Tous ceux que le Père me donne viendront à moi ; et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors. Car je ne suis pas descendu du ciel pour faire ma volonté, mais pour faire la volonté de celui qui m’a envoyé. Or, la volonté du Père qui m’a envoyé, c’est que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite tous au dernier jour. Car la volonté de mon Père, c’est que tout homme qui voit le Fils et croit en lui obtienne la vie éternelle ; et moi, je les ressusciterai au dernier jour. » (Jean 6, 37-40).

Pourquoi allumer des bougies au cimetière ?

Avec le Christ Ressuscité, vainqueur des ténèbres de la mort, nous croyons que nos défunts sont appelés à partager sa lumière éternelle.

 

La communion des saints, késako ?!

«   Tous ceux et toutes celles qui ont mis leur espérance dans le Christ et qui lui appartiennent par le baptême, qu’ils soient vivants ou décédés, font partie de la  communion des saints ». Parce que nous ne sommes qu’un seul corps dans le Christ, nous vivons dans une communion qui englobe le ciel et la terre.
L’Église est plus grande et plus vivante que nous ne le pensons. En font partie des personnes vivantes ou mortes – celles-ci peuvent être engagées dans un processus de purification ou bien sont déjà dans la majesté divine -, des personnes connues et inconnues, de grands saints et des personnes modestes. Par-delà la mort, nous pouvons nous prêter assistance mutuellement. Nous pouvons invoquer le saint dont nous portons le nom ou nos saints préférés, mais aussi des proches qui sont décédés et dont nous croyons qu’ils sont déjà parvenus auprès de Dieu. Inversement, nous pouvons venir en aide à nos défunts qui sont encore dans le processus de purification en priant pour eux. Ce que chacun fait ou endure, dans et pour le Christ, sert au bien de tous. »

Définition issue du « You cat » (§ 146)

                   Extrait de la lettre encyclique de Benoît XVI sur l’espérance chrétienne.

Benoît XVI souligne la profonde interaction qui existe entre les vivants et les défunts. « Grâce à l’Eucharistie, à la prière et à l’aumône, « repos et fraîcheur » peuvent être donnés aux âmes des défunts », écrit-il dans sa lettre encyclique Spe salvi (Sauvés dans l’espérance, 2007).

« Nos existences sont en profonde communion entre elles, elles sont reliées l’une à l’autre au moyen de multiples interactions. Nul ne vit seul. Nul ne pèche seul. Nul n’est sauvé seul. Continuellement la vie des autres entre dans ma vie: en ce que je pense, je dis, je fais, je réalise. Et vice-versa, ma vie entre dans celle des autres: dans le mal comme dans le bien. Ainsi mon intercession pour quelqu’un n’est pas du tout quelque chose qui lui est étranger, extérieur, pas même après la mort. Dans l’inter-relation de l’être, le remerciement que je lui adresse, ma prière pour lui peuvent signifier une petite étape de sa purification. »

               

Prions Notre-Dame Libératrice pour tous nos frères défunts 

Notre-Dame Libératrice,

Notre-Dame Libératrice,Prends en pitié tous nos frères défunts,
spécialement ceux qui ont le plus besoin de la miséricorde du Seigneur.
Intercède pour tous ceux qui nous ont quittés
afin que s’achève en eux l’œuvre de l’amour qui purifie.
Que notre prière, unie à celle de toute l’Église,
leur obtienne la joie qui surpasse tout désir
et apporte ici-bas consolation et réconfort
à nos frères éprouvés ou désemparés.
Mère de l’Église, aide-nous, pèlerins de la terre,
à mieux vivre chaque jour notre passage vers la résurrection.
Guéris-nous de toute blessure du cœur et de l’âme.
Fais de nous des témoins de l’Invisible,
déjà tendus vers les biens que l’œil ne peut voir,
des apôtres de l’espérance semblables aux veilleurs de l’aube.
Refuge des pécheurs et Reine de tous les saints,
rassemble-nous tous un jour, pour la Pâque éternelle,
dans la communion du Père avec Jésus, le Fils,
dans l’Esprit Saint, pour les siècles des siècles.
Amen.

Notre-Dame de Montligeon, priez pour les âmes du purgatoire.