« C’est le mois de Marie, c’est le mois le plus beau. À la Vierge chérie, disons un chant nouveau. »

Nous voici entrés dans le mois de Mai, mois traditionnellement dédié à la Très Sainte Vierge Marie. Avec mai, août, septembre, octobre et décembre, pas moins de cinq mois de l’année sont consacrés à la piété mariale. Mais le mois de mai, le “mois de Marie”, est le plus ancien de ces mois consacrés.

Pourquoi le mois de mai est-il associé à Marie ?

Il est difficile de dire précisément pourquoi le mois de mai est associé à la Vierge Marie. Le mois de mai ne comporte pas traditionnellement une grande fête mariale comme les mois d’août ou de décembre. Ce n’est que depuis la réforme liturgique de 1969 que la Visitation est fêtée le 31 mai. Il ne faut donc pas aller rechercher une explication du côté du cycle liturgique mais plutôt du côté du cycle des saisons.

En Europe, le mois de mai c’est le mois des fleurs, le mois où le printemps se manifeste dans toute sa vitalité.  L’épanouissement de tant de fleurs qui font de ce mois le plus beau de l’année a porté naturellement la piété des chrétiens à le consacrer à Notre Dame. « C’est le mois de Marie, c’est le mois le plus beau ! », comme dit le cantique populaire.

Ainsi dès le 13ème siècle, le roi de Castille Alphonse X le Sage (1221-1284) avait associé dans un de ses poèmes la beauté de Marie à celle du mois de mai. Au 14ème siècle le frère dominicain Henri Suso (1295-1366) avait pris l’habitude le premier mai d’orner les statues de Marie de couronnes de fleurs. Il y a donc très probablement un lien entre la beauté de la flore qui se déploie au mois de mai et notre Mère du ciel, la belle Dame, comme on l’appelle ici à Pontmain.

A quand remonte cette coutume du mois de Marie ?

C’est à Rome, à la fin du 16ème siècle, qu’est née la coutume de consacrer les 31 jours du mois de mai à une prière mariale renforcée. Saint Philippe Néri (1515-1595) par exemple rassemblait les enfants autour de l’autel de la Sainte Vierge dans la Chiesa Nuova. Ils leur demandaient d’offrir à la Mère de Dieu des fleurs du printemps, symboles des vertus chrétiennes qui devaient aussi éclore dans leur vie chrétienne. Le mois de Marie est donc depuis le début, non seulement un bel acte de piété envers la Vierge Marie mais aussi un engagement à se sanctifier jour après jour.

Au 17ème siècle et au 18ème, les Jésuites ont beaucoup œuvré pour diffuser cette dévotion dans toute l’Italie. Ils recommandaient que, la veille du 1er mai, dans chaque maison, on dresse un autel à Marie, décoré de fleurs et de lumière. La famille était invitée à se réunir pour prier en l’honneur de la Sainte Vierge et à tirer au sort un billet indiquant la vertu à mettre en application le lendemain.
Cependant c’est en approuvant cette dévotion en 1815 que le Pape Pie VII (1742-1823) va permettre sa très grande diffusion dans toute l’Église. Le mois de Marie sera célébré dans les paroisses et dans les familles.

Comment vivre ce mois de Marie ?

Nul besoin de grandes idées ou de grandes manifestations, ce mois de Marie est là pour nous inviter, dans la simplicité, à mettre la mère du Sauveur au cœur de notre prière et de nos pensées quotidiennes, même les plus prosaïques, pour qu’elle nous accompagne à tous les instants de notre vie et nous montre le chemin qui mène à Dieu.

Le mois de mai nous encourage à penser à elle et à en parler d’une façon particulière”, avait rappelé Jean Paul II en mai 1979 lors d’une audience générale. “C’est en effet son mois. Le temps de l’Année liturgique et ce mois de mai nous invitent à ouvrir nos cœurs à Marie d’une façon toute spéciale”.

Marie est la mère de Jésus. En la contemplant, en écoutant ce qu’elle dit, en découvrant ce qu’elle fait, nous sommes invités à nous tourner vers son fils, Jésus et à renouveler notre regard sur Lui. Marie nous comprend comme une maman, surtout quand nous avons des ennuis.

On ne la prie pas comme on prie Dieu, ou comme on prie Jésus, ou le Saint-Esprit. Quand on appelle Marie, c’est pour lui demander de « prier pour nous ». ORA PRO NOBIS comme on peut le lire au-dessus de l’autel de la Vierge dans notre église Saint-Laurent du Lamentin.

Elle sait tellement mieux le faire que nous. Marie prie pour nous et nous prions avec elle.

 

Une occasion de (re)découvrir la prière du chapelet

Le mois de mai nous invite à nous mettre à l’école de Marie. La prière du chapelet est un outil fabuleux pour cela !  Saint Jean-Paul II, dans sa Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae  écrivait : « La richesse de cette prière traditionnelle, qui a la simplicité d’une prière populaire, mais aussi la profondeur théologique d’une prière adaptée à ceux qui perçoivent l’exigence d’une contemplation plus mûre ».

Il existe bien des façons de dire le chapelet : seul ou en groupe, dans le silence d’une chapelle ou dans le bruit de la ville, lors d’un temps de prière dédié ou au volant de sa voiture. D’aucuns reprochent à cette prière d’être répétitive, rébarbative, ennuyeuse, mais elle est surtout une manifestation d’amour et de confiance, sans redite.

Demandons à Notre Dame sa puissante et maternelle intercession ; ouvrons-nous aux grâces dont elle veut nous combler en lui adressant une prière quotidienne, une neuvaine ou un chapelet.

Venez méditer le Rosaire avec les groupes marials de la paroisse tous les lundis du mois de Mai à l’église de 17h à 19h.

« Le nom de la Vierge était Marie »

Prière de saint Bernard de Clairvaux

Marie est la noble étoile dont les rayons illuminent le monde entier,
dont la splendeur brille dans les cieux et pénètre les enfers.
Elle illumine le monde et échauffe les âmes.
Elle enflamme les vertus et consume les vices.
Elle brille par ses mérites et éclaire par ses exemples.
Ô toi qui te vois ballotté au milieu des tempêtes, ne détourne pas les yeux de l’éclat de cet astre si tu ne veux pas sombrer.
Si les vents de la tentation s’élèvent, si tu rencontres les récifs des tribulations, regarde l’étoile, invoque Marie.
Si tu es submergé par l’orgueil, l’ambition, le dénigrement et la jalousie, regarde l’étoile, crie Marie.
Si la colère, l’avarice ou les fantasmes de la chair secouent le navire de ton esprit, regarde Marie.
Si, accablé par l’énormité de tes crimes, confus de la laideur de ta conscience, effrayé par l’horreur du jugement, tu commences à t’enfoncer dans le gouffre de la tristesse, dans l’abîme du désespoir, pense à Marie.
Que son nom ne quitte pas tes lèvres, qu’il ne quitte pas ton coeur et pour obtenir la faveur de ses prières, n’oublie pas les exemples de sa vie.

En suivant Marie, on ne dévie pas, en la priant on ne désespère pas, en pensant à elle, on ne se trompe pas. Si elle te tient par la main, tu ne tomberas pas ; si elle te protège, tu ne craindras pas ; si elle te guide, tu ne connaîtras pas la fatigue ; si elle est avec toi, tu es sûr d’arriver au but : ainsi tu comprendras, par ta propre expérience, combien cette parole est juste : « Le nom de la Vierge était MARIE » (Lc 1, 27). Amen ! »

Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153)

 

Pour aller plus loin :

Retrouvez une série de 5 vidéos réalisée par ThéoDom autour de la Vierge Marie.

https://www.theodom.org/serie/marie/