Le Vendredi Saint, l’Église commémore la Passion et la crucifixion de Jésus-Christ, événement fondateur de toute notre foi chrétienne puisque par l’offrande volontaire de sa vie, le Christ nous assure notre rédemption ! 

Trahi par son disciple Judas, le Christ est arrêté. Il est accusé de semer le désordre par ses enseignements et surtout d’usurper le titre de Messie, c’est-à-dire de Fils de Dieu envoyé pour sauver les hommes. Interrogé par Ponce Pilate (gouverneur romain de la région), flagellé par les soldats, Il est condamné à être cloué sur une croix – supplice alors réservé aux criminels.

Chargé de la croix, le Christ gravit la colline du Golgotha (littéralement « Mont du crâne », autrement appelé « Calvaire ») et tombe plusieurs fois d’épuisement. Crucifié, Il expire au bout de quelques heures. Descendu de la croix par ses proches, Il est enveloppé dans un linge blanc (le « linceul ») et mis au tombeau.

Les chrétiens sont appelés au jeûne (qui consiste à se priver de nourriture suivant l’âge et les forces du fidèle), démarche de pénitence et de conversion, expression de l’attente du Christ. 

L’office du Vendredi saint, appelé « célébration de la Passion du Seigneur », est centré sur la proclamation du récit de la Passion. Bien que cet office ne soit pas une messe, la liturgie se calque sur la structure traditionnelle de la messe.

Lors de l’office du Vendredi saint, l’Eglise proclame solennellement une longue prière universelle, afin de prier pour l’Eglise, pour le pape, pour le clergé et le peuple des fidèles, pour les catéchumènes, pour l’unité des chrétiens, pour le peuple juif, pour les autres croyants, pour les incroyants, pour les pouvoirs publics et enfin pour tous ceux qui sont dans l’épreuve. Une collecte est également réalisée en ce jour pour les chrétiens d’Orient.

Il est proposé aux fidèles un Chemin de croix qui suit les étapes de la Passion du Christ.

Source : https://eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/les-grandes-fetes-chretiennes/careme-et-paques/semaine-sainte-paques/435044-vendredi-saint/

Avec la Communauté de l’Emmanuel, méditons le Vendredi Saint à partir de courts extraits du film “La Passion du Christ” (Film interdit aux moins de 12 ans)

Extrait 1 – Jésus embrasse sa croix

Lien vers la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=tm49nx94B2Q

Dans cet extrait du film, le Christ embrasse sa Croix, et il cite le Psaume 115 : “Il en coûte au Seigneur de voir mourir les siens ! Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur, ton serviteur, le fils de ta servante, moi, dont tu brisas les chaînes ? Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce, j’invoquerai le nom du Seigneur.” 

Pourquoi fait-il ce geste qui peut sembler absurde ? Aime-t-il la douleur ? 

La lecture des Évangiles nous détourne de cette hypothèse : Jésus passe beaucoup de temps à guérir les malades, à relever les pécheurs. Ce geste est plutôt un geste d’amour pour nous : il sait que cette croix qui va tant le faire souffrir, il la porte pour nous, afin que nous soient rouvertes les portes du Paradis.

Méditation – Isaïe 53, 2-11

700 ans avant les jours de la Passion, Isaïe avait prophétisé le sacrifice du Christ pour sauver l’humanité.

“Devant lui, le serviteur a poussé comme une plante chétive, une racine dans une terre aride ; il était sans apparence ni beauté qui attire nos regards, son aspect n’avait rien pour nous plaire. Méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, il était pareil à celui devant qui on se voile la face ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien. En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié. 

Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui : par ses blessures, nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous. Maltraité, il s’humilie, il n’ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l’abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n’ouvre pas la bouche. Arrêté, puis jugé, il a été supprimé. Qui donc s’est inquiété de son sort ? Il a été retranché de la terre des vivants, frappé à mort pour les révoltes de son peuple. On a placé sa tombe avec les méchants, son tombeau avec les riches ; et pourtant il n’avait pas commis de violence, on ne trouvait pas de tromperie dans sa bouche. 

Broyé par la souffrance, il a plu au Seigneur. S’il remet sa vie en sacrifice de réparation, il verra une descendance, il prolongera ses jours : par lui, ce qui plaît au Seigneur réussira. Par suite de ses tourments, il verra la lumière, la connaissance le comblera. 

Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes.

Extrait 2 – Jésus remet l’esprit

Lien vers la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=CoQiwC4rKxY

Prière :

[…] Sur la Croix, se cachait ta seule divinité,
Mais dans l’Eucharistie, en même temps, se cache aussi ton humanité.
Toutes les deux, cependant, je les crois et les confesse,
Je demande ce qu’a demandé le larron pénitent.

[…] Jésus, que sous un voile, à présent, je regarde,
Je t’en prie, que se réalise ce dont j’ai tant soif,
Te contempler, la face dévoilée,
Que je sois bienheureux, à la vue de ta gloire. Amen

(Extrait de l’Adoro te devote de saint Thomas d’Aquin)

Cette séquence du film reprend 2 passages de l’Évangile, qui sont les 2 dernières des 7 paroles du Christ en croix : 

“Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit.” (Jean 19, 30) et  “C’était déjà environ la sixième heure (c’est-à-dire : midi) ; l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure, car le soleil s’était caché. Le rideau du Sanctuaire se déchira par le milieu. 

Alors, Jésus poussa un grand cri : « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » Et après avoir dit cela, il expira.” (Luc 23, 44-46)

Méditation de Benoit XVI

La mission pour laquelle Jésus est venu parmi nous s’accomplit dans le Mystère pascal. 

Du haut de la croix, d’où il attire à lui tous les hommes (cf. Jn 12, 32), il dit, avant de « remettre son Esprit »: « Tout est accompli » (Jn 19, 30). Dans le mystère de son obéissance jusqu’à la mort, et à la mort de la croix (cf. Ph 2, 8), s’est accomplie la nouvelle et éternelle alliance. La liberté de Dieu et la liberté de l’homme se sont définitivement rencontrées dans sa chair crucifiée en un pacte indissoluble, valable pour toujours. Même le péché de l’homme a été expié une fois pour toutes par le Fils de Dieu (cf. He 7, 27; 1 Jn 2, 2; 4, 10). 

Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’affirmer, « dans sa mort sur la croix s’accomplit le retournement de Dieu contre lui-même, dans lequel il se donne pour relever l’homme et le sauver – tel est l’amour dans sa forme la plus radicale ». 

Dans le Mystère pascal s’est véritablement réalisée notre libération du mal et de la mort. Au cours de l’institution de l’Eucharistie, Jésus lui-même avait parlé de la « nouvelle et éternelle alliance » scellée dans son sang versé (cf. Mt 26, 28; Mc 14, 24; Lc 22, 20). Cette fin ultime de sa mission était déjà bien évidente au début de sa vie publique. En effet, lorsque, sur les rives du Jourdain, Jean le Baptiste voit Jésus venir à lui, il s’exclame : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » (Jn 1, 29). Il est significatif que la même expression revienne, chaque fois que nous célébrons la Messe, dans l’invitation faite par le prêtre à s’approcher de l’autel : « Heureux les invités au repas du Seigneur ! Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». 

Jésus est le véritable agneau pascal qui s’est spontanément offert lui-même en sacrifice pour nous, réalisant ainsi la nouvelle et éternelle alliance. L’Eucharistie contient en elle cette nouveauté radicale, qui se propose de nouveau à nous dans chaque célébration. (Benoit XVI, Exhortation apostolique Sacramentum caritatis §9)