Jésus est né dans une crèche, signe d’humilité. Il s’installe au milieu des plus pauvres.

La coutume est d’installer la crèche le premier dimanche de l’Avent et de la retirer à la fin du temps de Noël, lors de la fête de l’Épiphanie le 6 janvier. Certains gardent la tradition ancienne de l’exposer jusqu’au 2 février (fête de la Chandeleur), date de la présentation de Jésus au Temple, 40 jours après Noël.

1. Origine du mot crèche

Le mot « crèche » désigne, à l’origine, une mangeoire pour animaux (krippia dans la langue des francs, qui est devenue cripia en  latin). 

Selon l’évangile de Luc, Marie aurait déposé l’enfant Jésus dans la mangeoire de la grotte aménagée en étable (comme il en existait alors beaucoup en Palestine), où Joseph et son épouse avaient trouvé refuge, à Bethléem (Luc 2, 7-12). 

Par extension, le mot crèche désigne le site tout entier, l’endroit où Jésus est né.

2. D’où vient la tradition de la crèche de Noël

La crèche de Noël est traditionnellement attribuée à Saint François d’Assise qui, en 1223, créa la représentation vivante de la Nativité dans son église de Grecchio en Italie en faisant tenir les rôles des personnages (l’enfant Jésus, Joseph, la Vierge Marie, les Rois Mages, les bergers, les paysans) par des habitants du village. 

Cette première crèche vivante a donné naissance à une tradition qui s’est ensuite perpétuée, mais les « acteurs » ont été très largement remplacés par des personnages en bois, en cire, en terre cuite, en carton pâte, en plâtre, en faïence et même en verre. 

Les crèches ressemblant à ce que nous connaissons font leur apparition dans les églises au 16ème siècle puis dans les familles au 17ème.

En France pendant la révolution, ou les  crèches publiques étaient interdites, la crèche de Noël apparaît petit à petit dans  les maisons. 

Dans plusieurs lieux perdure aussi la coutume de la crèche vivante, avec des personnes qui incarnent et représentent les personnages de la Nativité.

Aujourd’hui toutes sortes de crèches existent. Les dimensions, les matériaux, les personnages  varient mais à chaque fois, elles rappellent le message d’amour de Noël.  

3. Quel est le sens spirituel de la crèche ? 

Signe du message d’amour de Noël

« La crèche nous rappelle que Dieu, dans sa grande miséricorde, est descendu vers nous pour rester toujours avec nous (…). Elle nous dit que Jésus n’a pas accompli de miracle grandiose, il est venu au contraire dans toute sa simplicité, son humilité, sa douceur » indiquait le pape François lors de l’installation de la crèche en décembre 2015 place Saint-Pierre.

De la crèche à l’Eucharistie

En entrant dans ce monde, le Fils de Dieu est déposé à l’endroit où les animaux vont manger. La paille devient le premier berceau pour Celui qui se révèle comme « le pain descendu du ciel » (Jn 6, 41). C’est une symbolique, que déjà saint Augustin, avec d’autres Pères, avait saisie lorsqu’il écrivait : « Allongé dans une mangeoire, il est devenu notre nourriture » (Serm. 189, 4). 

Le nom de Bethléem ne signifie-t-il pas la « Maison du pain » ? Curieuse coïncidence !  C’est Saint François d’Assise qui mettait en relation la mangeoire de la crèche et l’autel sur lequel on célèbre l’eucharistie.

En réalité, la crèche contient plusieurs mystères de la vie de Jésus de telle sorte qu’elle nous les rend plus proches de notre vie quotidienne.

Jésus est né dans une crèche, signe d’humilité, car il s’installe au milieu des plus pauvres. Et les premiers avertis sont les bergers et non les puissants.

4. Installer une crèche en famille

Concevoir la crèche dans votre propre maison peut être un moment très spécial à vivre en famille, surtout s’il y a des enfants et petits-enfants qui peuvent contribuer à donner une touche personnelle dans le choix ou la réalisation des figurines et de décors. On lui réserve toujours une place de choix dans la maison. Réaliser la crèche de Noel en famille est une belle occasion de redécouvrir le récit biblique de la Nativité et pourquoi pas d’échanger sur le sens de cette fête pour nous aujourd’hui.

Cela permet de préparer les membres de la famille à Noël. C’est aussi l’occasion de prier le soir en  famille devant la crèche et de passer dans nos  églises pour se recueillir, prier et admirer le travail des paroissiens.

5. Quels sont les personnages de la crèche de Noël ?

Il s’agit d’une mise en scène de la naissance de Jésus telle qu’elle est présentée dans le Nouveau Testament. 

Seuls deux évangélistes relatent la Nativité : Luc et Matthieu. Saint-Luc donne plus de précisions. Il écrit : Marie « mit au monde son premier-né, l’enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie. » 

Parmi les personnages d’une crèche de Noël traditionnelle certains sont incontournables, d’autres appartiennent aux différentes traditions ou naissent de choix personnels. Ils sont nombreux ! 

La Sainte Famille

Parmi les personnages de la crèche qui ne changent pas, on retrouve la Sainte Famille composée de l’enfant Jésus, qui est généralement placé dans la mangeoire la nuit du 24 décembre, de Marie et Joseph.

Le bœuf et l’âne

Ils sont à côté de la Sainte Famille. Les deux animaux, en réalité, ne se trouvent pas dans les Évangiles. Ni saint Luc ni saint Matthieu n’en parlent. On trouve le bœuf et l’âne dans le texte apocryphe du Pseudo-Matthieu (VIe siècle). La tradition d’introduire un âne et un bœuf remonterait, elle aussi, à Saint François d’Assise. Le poverello, les fait figurer dans sa crèche à Greccio. 

D’autres animaux peuvent être présents: les moutons,  des oies, des cochons…c’est toute la vie qui est représentée et le salut apporté par Jésus s’adresse à toute la Création.

Les rois mages

Les rois mages sont représentés en route vers cette même étable. Toutefois, leur arrivée n’est célébrée qu’à l’Épiphanie. 

Les mages sont des personnages mystérieux. Ils viennent d’Orient, guidés par une étoile,  explique le Fr. Guy Musy. L’Évangile ne nous dit pas qu’ils sont trois ou qu’il s’agit de rois, il s’agit d’ajouts postérieurs. C’est la piété populaire qui en a fait des rois. Ils ont commencé par représenter les trois âges de la vie: la jeunesse, l’âge adulte et la vieillesse, pour signifier la totalité et le fait que Jésus vient pour toutes les générations. Avec le temps, on leur a même donné des noms : Melchior, Gaspard et Balthazar, dont l’un serait blanc, un autre jaune et le troisième noir, toujours pour signifier la totalité et l’universalité de l’événement qu’est la naissance de Jésus.

Les bergers

Parmi les personnages inévitables de la crèche, il y a les bergers. Selon les Évangiles, ils ont été avertis par un ange envoyé par Dieu du grand événement. Le berger est également un symbole de Dieu qui guide ses fidèles.

L’ange

Dans la crèche traditionnelle, nous ne devons pas oublier d’insérer l’ange. C’est lui qui rassure et éclaire les bergers « Ne craignez point ; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie : c’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. Et voici à quel signe vous le reconnaîtrez : vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une crèche » (Luc 2, 10)

La comète de Noël

C’est Mathieu qui cite la présence de l’étoile. Il raconte que les mages interpelèrent Hérode, en lui demandant : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’Orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » (Mathieu 2, 2)

Prière devant la crèche

Ô Jésus, petit enfant dans la crèche, je crois que Vous êtes le Fils de Dieu : j’espère en Vous, parce que je sais que Vous êtes venu pour nous sauver, pour nous ouvrir le Ciel.

Ô bon Jésus, prenez mon cœur, je Vous le donne. Aidez-moi à obéir à Votre sainte volonté.

Ô Marie, priez pour moi afin que mon cœur puisse s’enrichir des tré- sors de la grâce et se remplir de toutes les vertus.

Ô Saint Joseph, aidez-moi à préparer mon cœur qui est destiné à être la demeure du divin Enfant.

Jésus, je Vous aime de tout mon cœur et je veux toujours Vous aimer. Amen