Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux
Luc 6,36
Dans ce passage du Nouveau Testament, Jésus enseigne que la miséricorde n’est pas seulement l’agir du Père, mais elle devient le critère d’appréciation et d’appartenance filiale. Jésus nous enjoint d’être miséricordieux comme un commandement. Ce doit être la marque des chrétiens car c’est ainsi que nous serons appelés les « fils du Très-Haut ».
L’exercice de la miséricorde est l’une des exigences prioritaires posées par le Christ pour le Salut.
« Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5).
Les œuvres de miséricorde sont des moyens concrets de devenir miséricordieux comme le Père.
Quelles sont ces œuvres de miséricorde ?
Le Catéchisme de l’Église Catholique, faisant référence à l’ancien et au nouveau testament (cf. Is 58, 6-7 ; He 13, 3), définit ainsi les œuvres de miséricorde : ce « sont les actions charitables par lesquelles nous venons en aide à notre prochain dans ses nécessités corporelles et spirituelles » (CEC article 2447).
Les œuvres de miséricorde « spirituelles » nous ont été transmises par une tradition qui trouve son origine dans les écrits des Pères de l’Église et qui devient probablement définitive au cours du XIIe siècle. Les sept œuvres de Miséricorde spirituelles :
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- Conseiller ceux qui sont dans le doute.
- Enseigner les ignorants.
- Avertir les pécheurs.
- Consoler les affligés.
- Pardonner les offenses.
- Supporter patiemment les personnes ennuyeuses.
- Prier Dieu pour les vivants et pour les morts.
Les œuvres de miséricorde spirituelles répondent ainsi aux déficiences qui relèvent de la dimension spirituelle des êtres humains. Contrairement aux sept œuvres corporelles, elles ont été confiées à chaque individu dès son origine et c’est la raison pour laquelle elles sont proposées comme règle de vie pour chaque chrétien.
Les œuvres de miséricorde « corporelles » se fondent sur les paroles de Jésus, tirées de l’Évangile de saint Matthieu (Mt 25, 31-46 -la parabole du “Jugement dernier”) : « Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! » Les sept œuvres de Miséricorde corporelles :
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- Nourrir les affamés
- Donner à boire aux assoiffés
- Vêtir ceux qui sont nus
- Accueillir les pèlerins
- Assister les malades
- Visiter les prisonniers (ou rançonner les captifs)
- Ensevelir les morts
Chacune de ces œuvres de miséricorde peut être accomplie de plusieurs manières et n’a pas en elle-même de stricte définition, mais une portée plus large.
Il apparaît donc comme incontournable pour un chrétien de pratiquer les œuvres de miséricorde, car le Seigneur nous l’a demandé ; et il nous l’a demandé parce que c’est le seul chemin par lequel on peut à la fois le rencontrer en personne et le faire connaître au monde. C’est donc le moyen privilégié de notre salut et du salut du monde.
Mais précisons un point essentiel : certes notre salut est en jeu, mais nous ne devons pas exercer la miséricorde par peur du châtiment. Ce qui doit nous animer, c’est avant tout le désir que Dieu se communique à nous dès à présent, dans cette vie terrestre imparfaite. Il nous l’a promis : allez servir les pauvres et c’est là que vous me trouverez ! En étant miséricordieux, on obtient miséricorde ; c’est-à-dire qu’on obtient la présence de Dieu qui vient nous habiter. N’est-ce pas le but de toute vie chrétienne ? L’exercice de la miséricorde est donc bien la voie assurée de notre bonheur éternel, mais aussi dès ici-bas.
Enfin, rappelons-nous que l’amour de Dieu pour chaque homme ne peut aujourd’hui être rendu manifeste à chacun qu’à travers l’action miséricordieuse des disciples de Jésus miséricordieux (l’Église) à leur égard, agissant selon les préceptes que le Maître leur a donnés lors de sa vie terrestre. Sans notre coopération active, Jésus restera comme « enfermé au Ciel » et les hommes continueront de crier leur colère vers le Ciel, apostrophant ce Dieu indifférent qui semble laisser ici-bas croître le mal
Source : https://misericordedivine.fr/pratiquer-les-oeuvres-de-misericorde/