La fête de Pâques, ayant débuté par la Vigile pascale, se poursuit le dimanche de Pâques par la messe de la résurrection. C’est la fête la plus importante pour les chrétiens. Elle célèbre la Résurrection du Christ, sa victoire sur la mort qui est l’élément central de la foi chrétienne. Elle est la fête chrétienne la plus ancienne et la fête centrale de l’année liturgique.

Cette célébration, dont la liturgie est caractérisée par la couleur blanche et dorée, invite les chrétiens à un véritable renouveau spirituel, ainsi que nous l’entendons dans l’antienne de la messe : “Aujourd’hui, Dieu notre Père, tu nous ouvres la vie éternelle par la victoire de ton Fils sur la mort, et nous fêtons sa résurrection. Que ton Esprit fasse de nous des hommes nouveaux pour que nous ressuscitions avec le Christ dans la lumière de la vie.”

L’ensemble des textes lus au jour de Pâques sont une invitation à entrer dans la joie pascale : “Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie” chantons nous dans le psaume 117 !

 

Les origines de Pâques

La fête chrétienne de Pâques trouve ses racines dans la fête juive de la Pâque (sans “s”)- Pessah en hébreu – qui commémore la libération du peuple juif de sa servitude en Égypte. 

Étymologiquement, le mot hébreu, signifie “passage” qui rappelle ainsi deux grands événements relatés dans l’Ancien Testament : le passage de Yahweh à l’entrée des maisons des Égyptiens, les frappant d’une des sept plaies d’Egypte ; et le passage de la mer rouge par les Hébreux, alors qu’ils sont pourchassés par les soldats de pharaon. 

Par ailleurs, la fête juive de la Pâque est liée à celle de la fête des pains sans levain : fête agricole qui célébrait le début des moissons et l’offrande à Dieu des premiers épis.

Ainsi, la fête de Pessah célébrait la victoire de la vie, le passage de l’esclavage à la liberté !

Aujourd’hui, pour les chrétiens, la symbolique est toujours la même : Pâques est le passage de la mort à la vie, car, par sa mort et sa résurrection, le Christ accomplit pour nous ce que préfigurait la sortie d’Égypte : l’entrée dans une vie nouvelle et la Nouvelle Alliance entre Dieu et les Hommes ! Le Christ est “l’agneau véritable” (Jean 1, 29) et le vrai “Pain de vie” (Jean 6, 35).

    Que célèbrent les chrétiens à Pâques ?

      Récit de la Résurrection du Christ 

      Trois jours après la mort de Jésus, des femmes puis quelques disciples se rendent au tombeau pour « achever d’embaumer le corps de Jésus » (Mc 16, 1; Lc 24, 1). En effet, celui-ci avait été déposé rapidement dans un linceul le vendredi soir, car le sabbat juif commençait et on ne pouvait plus travailler ni s’occuper des morts (Jn 19, 31-42). Mais ils voient que quelqu’un a roulé la lourde pierre : le tombeau est vide.

      Ses amis, les Apôtres et Marie, sa mère, tous ensemble font éclater leur joie dans Jérusalem : « Jésus le crucifié, Dieu l’a ressuscité, il est vivant. » (Mt 28, 1-10).
      Ces témoins courent chercher Pierre et Jean qui constatent eux aussi que le tombeau est vide (Jn 20, 1-10). Jean, dans son Évangile, note qu’ils trouvent, posés à terre dans le tombeau, les linges qui couvraient le corps. Pour Jean, c’est à la fois un indice et un signe. En effet, si on avait volé le corps, on aurait pris les linges qui recouvraient le cadavre, donc ce n’est pas un vol. Ensuite, les linges de la mort sont restés dans le tombeau, mais lui, Jésus n’est pas là. Alors Jean comprend que ce que Jésus avait annoncé ; « il vit et il crut » (Jn 20, 8) : Jésus est vainqueur de la mort.

      Le témoignage des apôtres

      Saint Paul (1Co 15) raconte que la Résurrection n’est pas juste une sorte de croyance, mais qu’elle a bel et bien eu lieu devant témoins. La foi de la première communauté de croyants est fondée sur le témoignage d’hommes et de femmes, connus des chrétiens et, pour la plupart, vivant encore parmi eux.

      Parmi ces « témoins de la Résurrection du Christ », Marie-Madeleine est la première à qui Jésus est apparu, devant le tombeau vide. Apparaissant également aux apôtres, Paul précise qu’en réalité plus de 500 personnes auraient vu Jésus. Par exemple, deux disciples partant vers Emmaüs le reconnaissent pendant leur repas, à la fraction du pain (Lc 24, 13-35).

      Comment reconnaissent-ils que c’est bien lui ? Jésus les mène surtout à constater que son corps ressuscité est celui qui a été martyrisé et crucifié, il porte encore les traces de la Passion du Christ (Lc 24, 40 ; Jn 20).

        Le mystère pascal

        Pâques est au cœur de la foi chrétienne. Elle est l’accomplissement des promesses de l’Ancien Testament (Lc 24, 26-27) et elle confirme la divinité de Jésus. Jésus n’est pas simplement revenu à une vie terrestre comme cela avait été le cas de Lazare (Jn 11-44). Elle est liée au mystère de l’Incarnation du fils de Dieu.

        Il y a un double aspect dans le mystère pascal : par sa mort, Jésus libère l’homme du péché, par sa Résurrection il lui ouvre l’accès à une nouvelle vie. Elle consiste en la victoire sur la mort du péché (Ep 2-4, 5). Elle s’est faite par l’œuvre de Dieu le Père et par l’œuvre de l’Esprit sur le Fils ; elle est donc l’œuvre de la Sainte Trinité.

        Enfin, la Résurrection du Christ est principe et source de la Résurrection future de l’homme.

        Dans l’attente de cet accomplissement, le Christ vit dans le cœur de ses fidèles. C’est le cœur de la Foi et de l’Espérance chrétienne.