Les chrétiens catholiques rentrent dès ce dimanche 24 mars dans la semaine sainte.

Celle-ci est dite « sainte » parce qu’elle est la plus grande semaine de la foi catholique, semaine au cours de laquelle nous célébrons les grands mystères de notre salut, à savoir l’institution de l’Eucharistie et de l’ordre, la Passion et la mort du Christ et la célébration de la « mère des messes » la nuit de Pâques et le dimanche de la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ. C’est pendant cette même semaine que nous aurons la bénédiction des huiles sacramentelles. C’est donc une semaine chargée pour les chrétiens.

La Semaine Sainte est l’axe central de l’année liturgique. Achevant les quarante jours du Carême, les chrétiens commémorent le combat du Christ contre le mal et sa mort sur la Croix. Débutant le « Dimanche des rameaux et de la Passion », elle s’achève avec la veillée pascale, pendant la nuit du Samedi Saint au dimanche de Pâques.

Nous sommes invités à vivre chaque passage des ténèbres à la Lumière, en union au Christ.

Le dimanche des Rameaux et de la Passion

Dans le calendrier liturgique chrétien, le dimanche des Rameaux et de la Passion est célébré le dimanche précédant la fête de Pâques

En 2024, ce sera donc le dimanche 24 mars. Ce jour marque l’entrée dans la Semaine sainte et commémore deux événements : tout d’abord l’arrivée triomphale de Jésus dans Jérusalem, acclamé comme un roi par la foule ; et d’autre part la Passion et la mort du Christ sur la croix. 

Origine biblique du « Dimanche des rameaux »

Les quatre évangiles synoptiques (Mat. 21,1-11 ; Marc 11, 1-11 ; Luc 19, 28-44 ; Jean 12, 12-19) parlent de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, pour la Pâque juive avec ses disciples. 

Les apôtres du Christ racontent que, quelque temps avant la fête de la Pâque juive, Jésus entre à Jérusalem, lieu de sa passion et de sa mort. Ayant demandé à deux de ses disciples d’aller chercher un ânon, il entre dans la ville sainte sur sa modeste monture et se manifeste ainsi à tous comme le Messie annoncé par les prophètes.

Dans Mt 21,8, on lit : « Le peuple, en foule, étendit ses vêtements sur la route ; certains coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route ». Saint Marc et saint Luc relatent les faits de la même manière. Ils parlent de « branchages ». L’évangile selon saint Jean est un peu plus précis sur la nature de ces branchages : « la grande foule venue pour la fête apprit que Jésus venait à Jérusalem. Ils prirent les rameaux des palmiers et sortirent à sa rencontre » (Jn 12, 12). 

L’utilisation des « rameaux de palmiers par les chrétiens » vient de là. Cependant, on peut trouver des variantes de ces rameaux de palmiers selon la région où l’on se trouve.

Plus lointainement, les rameaux de palmier et l’acclamation « Hosanna » ont un lien étroit avec la fête des récoltes chez les Juifs. Les Juifs en effet ont trois grandes fêtes dans l’année : la Pâque, la fête de la Moisson que l’on célèbre 50 jours après Pâque et qui coïncide avec la Pentecôte chrétienne et la fête des récoltes encore appelée « fête des tentes ». Ces tentes sont réalisées avec des branchages. 

Les Juifs, avec des rameaux en main, acclamaient Dieu en disant Hosanna, en procession. En réalité, ce cri est la reprise du Ps 118, récité justement lors de la fête des Tentes : « Rameaux en main, formez vos cortèges jusqu’auprès de l’autel ».

Signification

Le choix de la monture par Jésus est délibéré. Il exerce le droit d’un chef à réquisitionner une monture, et c’est un âne. 

Ce détail est porteur d’un message. Si Jésus avait voulu entrer à Jérusalem en chevauchant un cheval ou un chameau, il aurait demandé à ses disciples d’en choisir un. Aux portes de la ville, la foule qui l’acclame sait que cet homme a rendu la vie à son ami Lazare, qu’il a parcouru le pays en faisant du bien. C’est l’humilité de Jésus, roi de Jérusalem, qui est soulignée par Matthieu (21, 5). Il fait son entrée à Jérusalem sur la monture des pères d’Israël et non sur celle des riches et des puissants. L’ânon n’est pas un choix par défaut mais l’accomplissement d’une prophétie biblique. En effet, l’évangéliste Jean raconte comment Jésus trouve un ânon et s’assied dessus. Les disciples font le lien avec la prophétie de Zacharie (9,9) : « Ne crains pas, fille de Sion, voici ton roi qui vient, il est monté sur le petit d’une ânesse.» Les gens s’interrogent.  Si Jésus accomplit la prophétie de Zacharie, est ce qu’il ne serait  pas un envoyé de Dieu ? 

Selon les évangélistes, Jésus fut lui-même l’instigateur de cet acte symbolique. La nature de l’autorité de Jésus est ainsi révélée : Jésus, Messie d’Israël, réclame le retour de Jérusalem à Dieu.

La célébration du dimanche des Rameaux

La célébration du dimanche des Rameaux est bien particulière : la liturgie de la messe se décline en deux temps, très contrastés.

La célébration débute sur le parvis de l’église lors de la bénédiction des rameaux. S’ensuivent la lecture du récit de l’entrée de Jésus dans la ville sainte ainsi que la procession d’entrée dans l’église, accompagnée de l’hymne “Hosanna au plus haut des cieux. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur”. Cette procession commémore bien évidemment l’entrée de Jésus dans Jérusalem, mais également le jour eschatologique où nous entrerons dans la Jérusalem céleste ! Par cette procession, les chrétiens reconnaissent le Christ comme l’Envoyé de Dieu (Béni soit celui qui au nom du Seigneur), comme le roi humble (monté sur un ânon). À partir de ce moment, commence une longue marche liturgique et fortement symbolique vers Pâques.

Dans un deuxième temps, a lieu la célébration de la Passion du Christ, dont le récit intégral fait office d’évangile. Nous lisons également un texte de saint Paul qui établit le parallèle entre le Christ abaissé, puis exalté “Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom” (Philippiens 2,6-11).

Au jour des Rameaux, les ornements liturgiques sont de couleur rouge, rappelant ainsi les deux aspects de cette célébration : la royauté de Jésus, mais également sa Passion.

Tradition chrétienne du dimanche des Rameaux

La tradition chrétienne veut que l’on emporte, après la messe et les rameaux bénis, pour les accrocher aux crucifix ou aux images religieuses des maisons jusqu’à l’année suivante. 

Nous sommes appelés à évangéliser cette tradition en y attachant une symbolique forte : déposer les rameaux bénis dans sa maison doit être un véritable acte de vénération et de confiance envers Jésus : croire que par ce geste, le Christ ressuscité entre et demeure en notre foyer ! Nous le proclamons alors “roi” et “sauveur”, ainsi que l’énonce saint Matthieu : “Voici, ton roi vient à toi, plein de douceur, et monté sur un âne” (Matthieu 21, 5).

En marche vers Pâques …

Nous avons ainsi sept jours de marche et de traversée qui nous conduisent à la victoire et la joie pascale. Cette joie du Dimanche des rameaux annonce la grande joie du dimanche de Pâques, même s’il nous faut passer par le virage obligé du Vendredi saint. C’est déjà la Pâque du Seigneur que nous célébrons et à travers elle, notre propre passage, avec le Christ comme pôle d’attraction.

Messe chrismale – 27 mars

Chaque année, dans tous les diocèses du monde, les prêtres, les diacres et les fidèles se réunissent autour de leur évêque pour célébrer la messe chrismale. 

Au cours de celle-ci, l’évêque consacre le Saint Chrême, huile parfumée qui servira toute l’année pour l’onction lors des baptêmes, des confirmations et des ordinations. Deux huiles vont également être bénies : l’huile des catéchumènes pour les célébrations préparatoires au baptême, et l’huile des malades pour le sacrement des malades.

La messe chrismale sera célébrée mercredi 27 mars à 10h à la cathédrale Saint-Louis à Fort-de-France. Cette célébration est ouverte à tous et sera retransmise sur la WebTV Radio Saint Louis. 

La Cène du Seigneur – jeudi saint 28 mars

Le Jeudi saint, nous commémorons la Cène, le dernier repas de Jésus avec les douze Apôtres durant lequel il a béni le pain et le vin et a offert son Corps et son Sang pour le salut des hommes. C’est l’institution de l’Eucharistie.

Ce dernier repas est pour Jésus le moment de donner aux disciples ses derniers enseignements. Jésus annonce qu’il va donner sa vie pour sauver les hommes de la mort et du péché et que les chrétiens devront continuer à faire mémoire de ce sacrifice, en célébrant régulièrement cette eucharistie, pendant la messe.

C’est également pendant cette célébration que nous nous rappelons que Jésus lava les pieds de ses Apôtres en les invitant à devenir serviteurs.

Office de la Passion – vendredi saint 29 mars

Le Vendredi saint nous commémorons l’arrestation, le procès et la mort de Jésus. Pendant l’office du Vendredi saint nous relisons ainsi le récit de la Passion du Seigneur jusqu’à sa mort sur la croix. Ce jour là, nous sommes tous appelés au jeûne, une forte démarche de pénitence et de conversion.

Vigile Pascale (samedi gloria) – samedi saint 30 mars

Le lendemain est jour de deuil. Jésus est mort. Tout semble fini. 

Ceux qui aimaient Jésus sont dans une grande tristesse. La célébration de la nuit du Samedi Saint au dimanche de Pâques est « une veille en l’honneur du Seigneur » durant laquelle les catholiques célèbrent Pâques, passage des ténèbres à la lumière, victoire du Christ sur la mort. On l’appelle la veillée, ou Vigile pascale, ou “samedi gloria” en Martinique, et elle achève la Semaine sainte. 

Des baptêmes de jeunes et d’adultes, sont célébrés cette nuit-là. Ils rejaillissent sur toute la communauté chrétienne et rappellent à chacun les promesses de son baptême.

Au sein de la Paroisse Saint Laurent du Lamentin, au cours de la Vigile pascale 2024, 1 adulte sera baptisé et confirmé et 1 autre déjà baptisé dans une autre confession recevra le sacrement de confirmation.

Pâques – La résurrection du Christ- dimanche 31 mars

La fête de Pâques est la plus importante, nous célébrons la Résurrection du Christ, sa victoire sur la mort qui est l’élément central de la foi et de l’espérance chrétienne.

Elle est accomplissement des promesses de l’Ancien testament et elle confirme la divinité de Jésus. Il y a un double aspect dans le mystère pascal : par sa mort, il libère l’homme du péché, par sa résurrection il lui ouvre l’accès à une nouvelle vie.